Spondylarthrite ankylosante
Définition
La spondylarthrite ankylosante est une maladie inflammatoire de cause inconnue, appartenant au groupe des spondylarthropathies.
Elle touche essentiellement le squelette axial (la colonne vertébrale), mais également les articulations dites périphériques, c'est-à-dire les membres. Cependant, d'autres parties de l'organisme que les articulations peuvent être également atteintes.
La maladie débute habituellement chez un individu âgé de 20 à 30 ans.
Elle touche trois fois plus l'homme que la femme. Elle se caractérise par une constante biologique : lorsque l'on fait des analyses sanguines des malades atteints de cette arthropathie (maladie des articulations), on retrouve constamment un antigène appelé antigène d'histocompatibilité HLA-B27.
La présence de cet antigène HLA B27 n'a pas d'influence sur la sévérité de la maladie. Il est présent dans 90 % des cas de spondylarthrite ankylosante au lieu de 6 à 8 % de la population. Ceci indique qu'il existe une prédisposition génétique envers ce type d'arthropathie qui toucherait de 0,5 à 2 pour 1000 individus.
- Le psoriasis (dermatose squameuse, c'est-à-dire recouverte de petites écailles minuscules, dont l'évolution est chronique, et qui affecte principalement les articulations comme les genoux, les coudes et le cuir chevelu).
- Le syndrome de Reiter (appelé également Fiessinger-Leroy-Reiter ou encore syndrome de Noël). Il s'agit d'une affection qui débute par une atteinte des intestins de manière fugace, avec des douleurs, une diarrhée. Elle est suivie au bout de deux ou trois semaines par une inflammation de l'urètre - qui est le conduit amenant l'urine de la vessie à l'extérieur. Cette maladie associe une conjonctivite (inflammation de la conjonctive) plus ou moins légère mais surtout une polyarthrite douloureuse accompagnée de fièvre, et une amyotrophie - c'est-à-dire l'apparition d'une fonte musculaire qui immobilise d'abord les grosses articulations comme les genoux. Quelquefois il s'associe à la maladie de Fiessinger-Leroy-Reiter des problèmes cutanés que l'on appelle le syndrome de Vidal Jacquet. Après quelques poussées, la guérison survient au bout de trois à quatre mois. Le diagnostic est obtenu en analysant des prélèvements effectués au niveau des tissus conjonctifs mais également au niveau de l'urètre et de la peau. Les analyses révèlent des virus (appartenant au genre chlamydia) dont la contamination se fait par voie vénérienne. Ce micro-organisme surviendrait chez des malades porteurs de l'antigène HLA-B27 d'où l'association avec la spondylarthrite ankylosante qui peut d'ailleurs lui succéder.
- L'entéropathie chronique (recto-colite hémorragique, maladie de Crohn, Whipple) : maladies touchant les intestins.
- L'arthrite réactionnelle causée par une infection qui a lieu loin de l'articulation. Elle survient généralement quelques semaines après une infection du pharynx, de l'intestin ou encore du système génital ou urinaire. Suivant les capacités de défense immunologiques de l'individu, cette infection peut déclencher une inflammation articulaire plus ou moins importante. Une fois encore les porteurs de l'antigène d'histocompatibilité HLA B27 seraient prédisposés aux arthrites réactionnelles essentiellement après une infection survenant dans l'intestin ou dans les urines. Il est possible d'identifier le germe en cause grâce à une analyse de laboratoire.
- La spondylarthropathie à début juvénile, maladie des articulations débutant chez un enfant.
- La spondylarthropathies indifférenciées dont la définition n'est pas très claire, et qui semble rejoindre les autres pathologies articulaires que nous venons de citer, en particulier celles de Fiessinger-Leroy-Reiter.
La pathogénie de cette maladie (c'est-à-dire en quelque sorte son mécanisme, mais également son mode de survenue) n'est pas connue et pour l'instant très mal comprise. On pense qu'il s'agit d'un problème immunologique, car on a retrouvé dans le sang des malades atteints par cette maladie un taux élevé d'immunoglobulines de type IgA. Cette maladie est étroitement liée avec la présence du gène d'histocompatibilité HLA B 27 qui oriente sa pathogénie vers un processus immunitaire.
D'autre part, le fait que l'on trouve en même temps des symptômes à la fois au niveau des articulations et du tube digestif suggère qu'il existe peut-être une bactérie susceptible de jouer un rôle.
En attendant, il a été prouvé qu'il existe une relation immunitaire entre l'antigène d'histocompatibilité HLA B27 et certaines bactéries présentes dans la maladie des intestins que l'on retrouve souvent associée à la spondylarthrite ankylosante. Néanmoins, il n'existe pas de preuve directe de cette relation entre les 2 atteintes.
Enfin, il a été effectué des expériences chez des rats possédant l'antigène d'histocompatibilité B. 27 qui ont développé spontanément une maladie exactement similaire à la spondylarthrite ankylosante.