Quelques mantras
Sabbe satta sukhi hontu
Sabbe satta sukhi hontu est une phrase en pali qui signifie « Puissent tous les êtres trouver le bonheur ». Ce n’est pas un mantra à proprement parler mais plutôt une psalmodie que l’on utilise exactement comme un mantra. Contrairement à la plupart des mantras, cette phrase a une signification grammaticalement précise :
sabbe = tous
satta = êtres
sukhi = heureux, bien
hontu = puissent-ils
La mélodie de cette psalmodie est belle et il est très agréable de la chanter à la fin d’une pratique de metta bhavana (développement de la bienveillance), ainsi qu’en groupe. Hors de la méditation formelle, on peut chanter ce mantra en marchant, en conduisant sa voiture ou en faisant toute autre activité de ce type.
Notes de prononciation :
Le « e » se prononce « é »
Le « u » se prononce « ou »
Le « h » est aspiré et sonore
Les doubles consonnes sont perceptibles (sabbe, satta)
Om shanti shanti shanti
Comme beaucoup de mantras, celui-ci commence avec « Om ». Om n’a aucune signification particulière et ses origines se perdent dans la nuit des temps. Om est considéré comme le son primordial, le son de l’univers, le son à partir duquel sont apparus tous les autres sons. C’est un peu l’équivalent de la lumière blanche qui regroupe toutes les couleurs de l’arc-en-ciel.
« Shanti » signifie simplement « paix ». C’est une belle signification et aussi un très beau son. Il est répété trois fois comme souvent dans le bouddhisme. Cette répétition peut être interprétée de différentes façons : la paix dans le corps, dans la parole et dans l’esprit (autrement dit dans l’ensemble de l’être) ou la paix pour l’individu, pour la collectivité et pour l’univers.
Les enseignements hindous se terminent traditionnellement par les mots « Om shanti, shanti, shanti ». C’est une invocation de paix et ce mantra est également utilisé pour conclure certaines cérémonies rituelles bouddhiques.
Notes de prononciation :
Le « o » se prononce « ô »
Le « m » vibre
Le « a » et le « n » sont détachés : sha-n-ti
Om mani padme Hum
Avalokiteshvara (ou Avalokitesvara) est un bodhisattva qui représente la compassion, et son mantra symbolise cette qualité. Le nom « Avalokiteshvara » signifie « Le Seigneur qui abaisse le regard (par compassion) ». Il existe plusieurs représentations d’Avalokiteshvara (Chenrezig en tibétain), incluant la forme à quatre bras. Il y a également une forme à 1000 bras, tous ces bras symbolisant la compassion en action. En Extrême-Orient, Avalokiteshvara a pris l’apparence d’une femme bodhisattva, Kuan Yin.
« Om », comme je l’ai déjà expliqué, n’a qu’une signification mystique suggérant la réalité primordiale. « Mani » signifie « joyau » et « padme » signifie « lotus ». « Hum », comme « om » n’a aucune signification conceptuelle. Dans son ensemble, ce mantra suggère le rapprochement des qualités de sagesse (le lotus) et de compassion (le joyau). Tout comme le lotus peut vivre dans des eaux boueuses sans en être souillé, la sagesse peut exister dans un monde impur sans en être contaminée. Le Dalaï Lama souligne que, tout comme un joyau peut libérer de la pauvreté, l’esprit plein de compassion libère le monde de la misère et du malheur et les remplace par la richesse de la sérénité.
Ce mantra est très répandu au Tibet. Non seulement on le psalmodie mais on le grave dans la pierre, on l’imprime sur des drapeaux et on l’estampe sur des roues de prières
Les Tibétains ont du mal à prononcer le sanskrit (comme les Occidentaux d’ailleurs, mais différemment), et prononcent donc « padme » comme « péh-méï ».
Notes de prononciation :
Le « o » se prononce « ô »
Le « m » vibre
Le « e » se prononce « é »
Le « h » est aspiré et sonore
Le « u » se prononce « ou »
Le « m » de « hum » se prononce « ng »