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Le réveil des sens

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méridien

  • Ventouses : Histoire à travers les siècles

    Les ventouses ont été utilisées depuis des temps immémoriaux, un peu partout le monde. Les premières ont vraisemblablement été confectionnées à partir de cornes animales évidées, à l'intérieur desquelles on allumait du feu afin de pouvoir créer un vide d'air et provoquer ainsi une aspiration.

    Elles servaient, à l'époque, à aspirer le pus et le sang dans le traitement des furoncles.

    Une autre technique empirique consistait à encouper la pointe et, dans ce cas, le praticien aspirait avec sa bouche pour créer le vide d'air. Et seule la longueur de la corne lui servait de protection…

    Par la suite, elles ont été utilisées comme méthode d'appoint en chirurgie traditionnelle chinoise, et elles se sont avérées efficaces de nombreuses autres applications. Elles ont finalement été reconnues comme méthode thérapeutique spécifique. La corne a été remplacée par du bambou, puis de la céramique ou du verre.

    Un dicton chinois dit que : « acupression et ventouses soignent plus de la moitié des maladies ».

    En Chine

    C'est dans le Bo Shu (livre ancien écrit sur la soie), découvert dans une tombe ancienne de la dynastie Han, qu'on trouve les plus anciens écrits de l'emploi des ventouses.

    Des cas de traitement de la tuberculose ont été rapportés dans le Weitaimiyao en 755 après Jésus-Christ. Après plusieurs centaines d'années d'accumulation d'expérience clinique, les applications du traitement par ventouses sont devenues de plus en plus vastes.

    Un grand nombre des écrits de l'époque seront détruits lors des nombreux autodafés qui ont ponctué l'histoire de ce pays.

    En Égypte ancienne

    Les Égyptiens anciens ont été les premiers à utiliser les ventouses de manière systématique.

    Le papyrus Ebers, que l'on pense le plus ancien texte de médecine, écrits aux alentours de 1550 ans avant Jésus-Christ en Égypte, décrit les saignées par ventouses dans le but « d'éliminer les substances étrangères de l'organisme ».

    On retrouve d'ailleurs à l'entrée d'une tombe égyptienne à Louxor la représentation des ventouses gravée dans la pierre.

    Chez les Égyptiens, qui introduisirent ensuite les saignées en Grèce, la pose de ventouses est le remède habituel contre pratiquement toutes les maladies, et ils ne doutaient pas de l'avoir héritée des plus anciennes nations orientales, dont ils avaient tiré tout leur savoir.

    On retrouve dans leurs écrits la description des metu (Méridiens) qui permettent la circulation de l'énergie, gage de bonne santé. Le singulier de metu est met. Les incendies qui ravagèrent à deux reprises la grande bibliothèque d'Alexandrie d'Égypte sont considérés par les érudits comme une catastrophe mondiale : plus de 80 % des archives des civilisations les plus cultivées du Moyen-Orient sont perdues à jamais.

    En Grèce antique

    Hippocrate (460-377 avant Jésus-Christ), considéré comme le père de la médecine, était notamment un ardent défenseur des ventouses, essentiellement avec saignement.

    D'après ses travaux, il apparaîtrait que de très grosses ventouses auraient été utilisées par les plus anciens médecins grecs pour la réduction des luxations vertébrales, en se fondant sur l'hypothèse selon laquelle « les os qui étaient enfoncés à l'intérieur pouvaient être ramenés en bonne place par l'aspiration des ventouses ».

    Non seulement les ventouses, mais les principes de base ressemblant singulièrement aux fondements de la médecine chinoise étaient acceptés, voire reconnus par Hippocrate, tels les méridiens qu'il appelle phlebs.

    Cette pratique existait également dans les anciennes civilisations d'autres pays, et même dans les tribus de certains sauvages incultes.

    On en retrouve les traces parmi les populations natives d'Amérique, les Hottentots, les hindous les habitants des îles du sud-est et de la nouvelle Hollande, les Japonais et les chinois, sans que l'origine exacte n'ait été clairement démontrée.

    En Inde ancienne

    Au XVe siècle avant Jésus-Christ, Chakara Samitha a décrit un système de voies « nadis » sur le corps, qui transporte le « rasa » (liquide vital), qui relie l'ensemble du corps à partir du nombril. La traduction chinoise de « nadis » est directement et sans détour « méridiens ».

    En Amérique du Sud

    La médecine Maya, par ailleurs, ressemble beaucoup à la médecine chinoise. Ce qui diffère de la théorie Yin-Yang est chez les Mayas, le dualisme Froid-Chaud.

    Sur leurs « canaux à vent », 50 points thérapeutiques sont éparpillés, qui ont un emplacement et des indications thérapeutiques identiques à celles de la médecine chinoise. Les méthodes thérapeutiques utilisées étaient l'acupuncture, la saignée, le massage, la moxibustion, la pose de ventouses, etc.

    En Asie

    Les Turcs Ottomans utilisaient eux aussi régulièrement les ventouses dans les Hammams, c'est dire s'ils étaient d'usage commun !

    En Europe

    Au Vème siècle, les invasions barbares mettent un terme à tous les arts utiles et intellectuels, y compris la médecine. Ce n'est qu'au IXème siècle qu'on retrouve les traces de l'usage des ventouses chez les Arabes en Espagne, où cette tradition va à nouveau s'épanouir pendant 300 ans. Les Espagnols ayant établi une correspondance médicale avec l'Italie, ce pays devient le principal centre de la médecine médicale. « En 1683, Bellini, un médecin italien renommé, a privilégié la pose sèche des ventouses ».

    Les médecins européens et américains ont employé les ventouses avec saignement pour traiter de nombreuses affections jusqu'à la fin des années 1860.

    Celle-ci sont alors délaissées au profit des ventouses sèches, qu'on utilise soit de manière révulsive, c'est-à-dire à distance pour éliminer un excès de sang dans la zone affectée, soit de manière dérivative, plus à proximité.

    Un poseur de ventouses de l'époque concluait ainsi : « la révultion n'est qu'une dérivation en un point distant » !

    Le débat était lancé, qui a animé les polémiques pendant de nombreuses années.

    C'est au début du XXe siècle que l'usage des ventouses se perd en Europe et en Amérique, alors qu'il reste courant en Turquie, en Grèce, et bien sûr en Chine.

    De nos jours, nous constatons un regain d'intérêt pour les médecines dites alternatives : homéopathie, réflexologie, chiropractie, ostéopathie, massage, acupuncture, Tui Na. Des formations de qualité sont organisées, avec des textes permettant une auto évaluation.

    Il est clairement établi que le traitement par ventouses, enseigné et utilisé correctement en tant que tel ou parallèlement à diverses thérapies par le toucher, peuvent influencer positivement et accélérer le processus de guérison naturelle du corps.

  • Médecine chinoise et méridiens

    Comme je l'explique souvent, l'acupuncture n'est pas une médecine douce dans le concept naturopathique, car elle est intrusive, c'est-à-dire qu'un élément étranger au corps humain (aiguille) est utilisé à des fins thérapeutiques. En naturopathie, nous préférons l'acupression.

    Je rappelle les 5 principes de la naturopathie, qui s'appuient sur les pensées hippocratiques:

    • Avant tout ne pas nuire (Primum non nocere) : minimiser le risque d’effets secondaires et éviter de supprimer les symptômes.

    • Le pouvoir de la nature guérit (Vis medicatrix naturae) : c’est le concept de vitalisme. L’énergie vitale permet l’auto-guérison. La naturopathie cherche à améliorer ce processus. Chaque être vivant est animée par une force vitale. Cette énergie de vie est une force intelligente qui tend toujours vers la santé, envers et contre tous les aléas de l’existence, et nous confère une capacité d’autoguérison. Une des actions les plus remarquables que révèle cette force autoguérisseuse est la cicatrisation : les plaies se referment et les os se ressoudent naturellement. 

    • Identifier et éliminer les causes (Tolle causam) : identifier les causes des désordres de santé et les traiter avec des méthodes naturelles. C’est le concept du causalisme : recherche des causes (origine) des troubles, alors que l’allopathie, se contente de soigner des symptômes. Supprimer tout simplement les symptômes (fièvres, douleurs, toux, boutons, etc.) sans en comprendre les causes, c’est agir à l’encontre de la Vie et préparer l’organisme aux véritables maladies lésionnelles ou dégénératives qui elles la détruisent à petit feu. 

    • Détoxifier et purifier l’organisme (Deinde purgare) : éliminer les toxines. C’est le concept de l’humorisme : la vieille théorie hippocratique des humeurs est modernisée. Le sang, la lymphe et les liquides intra et extracellulaires sont victimes d’encrassement, à l’origine des désordres de santé. Les déchets (ou toxines) qui ne sont pas éliminés naturellement provoquent la maladie (théorie de la toxémie). Ces toxines proviennent de l’extérieur (mauvaise alimentation, pollution, excitants, médicaments chimiques, cosmétiques…) ou de l’intérieur (carences, sédentarité, stress, dysfonctionnements du foie, des poumons, des reins, des intestins, mauvaise attitude mentale ou émotive).

    • La naturopathie enseigne (Docere) : techniques de prévention et d’éducation de la personne pour améliorer son hygiène de vie. Celle-ci pourra ainsi développer sa force vitale, se maintenir en santé et développer son pouvoir d’auto-guérison. C’est le concept de naturisme (pour les anglophones) ou hygiénisme (pour les français) : la volonté de vivre sainement et de se soigner par des techniques naturelles et la phytothérapie. 

    Je vais néanmoins vous partager les grandes lignes de cette vaste organisation. Vous pouvez malgré tout utiliser les méridiens pour vous former à l'acupression.

    Le système méridien, l’acupuncture 

    Selon la médecine traditionnelle chinoise, notre corps est constitué d’une toile géante appelée système des méridiens qui relie les différentes parties du corps entre elles. Cette toile constitue une carte corporelle complète mais complexe qui distribue le “Qi”, c’est à dire l’énergie vitale, dans chaque partie du corps. Cette énergie vitale facilite la distribution du sang et des fluides corporels, maintient l’équilibre entre les éléments yin et yang, et protège le corps contre les maladies.

    Les chinois parlent parfois de fleuves pour désigner ces canaux qui distribuent l’énergie. Mais le terme le plus couramment employé pour désigner ces canaux, ce sont les “méridiens”. Les Chinois ont identifié 71 méridiens dans le corps humain, selon une carte énergétique de base pour tous les êtres humains. Les méridiens sont souvent comparés à une série d’autoroutes interconnectées. Chacun des principaux organes du corps est associé à son propre méridien. Grâce au réseau de méridiens, les organes internes sont reliés à certaines zones et parties du corps, dont notamment les muscles, les os, les articulations et d’autres organes.

    Les Chinois estiment que la bonne santé est une manifestation d’un certain équilibre dans le corps, tant à l’intérieur du corps lui-même qu’entre le corps et l’environnement extérieur. Lorsque le corps est équilibré intérieurement et en harmonie avec l’environnement extérieur, le Qi s’écoule doucement à travers les méridiens pour nourrir les organes et les tissus. Si une obstruction survient dans l’un des méridiens, le Qi est perturbé et ne s’écoule pas correctement. Lorsque le Qi ne peut pas s’écouler correctement ou est contraint de s’écouler dans la direction opposée, l’équilibre inné du corps est perturbé et la maladie apparaît comme une conséquence de ce déséquilibre.

    Les points d’acupuncture sont les points spécifiques des méridiens où le “Qi” est à la fois concentré et accessible. L’acupuncture travaille sur le “Qi” en insérant des aiguilles sur ces points d’acupuncture très précis , le but étant de rétablir le flux correct du Qi. Au fur et à mesure que le corps retrouve son équilibre naturel, le bien-être revient.

    Les acupuncteurs travaillent donc sur ces points pour réguler les organes ou méridiens correspondants afin que le corps puisse retrouver son équilibre et sa santé.

    A quoi correspondent les méridiens ?

    Le système des méridiens est constitué d’une série de canaux qui séquencent la circulation du “Qi” (énergie vitale). Dans ce système, douze méridiens principaux forment la structure principale et le pilier de Tui Na (type de massage chinois); ils parcourent la poitrine, l’abdomen et la tête pour relier les organes internes; quinze collatéraux externes pour courir le long des membres et sur le tronc.

    Chaque Méridien est symétrique (gauche et droite), à son trajet propre, son horaire énergétique et correspond à un organe, à une entrailles ou à une fonction dont il porte le nom.

    On retrouve les 5 méridiens “Yin” suivants qui portent le nom des organes auxquels ils correspondent:

    On retrouve ensuite les 5 méridiens yang suivants :

    Ainsi que:

    Les méridiens travaillent en étroite collaboration les uns avec les autres, et le dysfonctionnement de l’un d’entre eux affecte généralement un autre. En médecine chinoise, la connaissance du système des méridiens est aussi importante que l’anatomie et la physiologie en médecine occidentale.

    Le méridien dans les médecines traditionnelles

    Il y a plus de 2000 ans, les cultures anciennes relataient déjà l’existence de ces canaux énergétiques (méridiens). On les appelait “sen” en Thaïlande, “nadis” en Inde,”méridiens”,”chenaux”, “navires”, “fleuves” en Chine et au Japon, et “chenaux” au Tibet. En Inde, où de nombreux arts de guérison orientaux se sont développés, on comptabilise 72 000 nadis ou voies énergétiques.

    Le point essentiel commun à toutes ces cultures, c’est que la maladie (au sens large et quelques soient les maladies) correspond en fait à un blocage dans le flux d’énergie de ces canaux. De nombreuses formes de médecine traditionnelle, notamment l’acupuncture, l’acupression, la réflexologie, le massage et le yoga, sont fondées sur le principe de l’existence de ces méridiens.

    Le décalage entre orient et occident

    La principale raison pour laquelle l’acupuncture est souvent méprisée par la médecine occidentale, c’est le manque de réalité scientifique substantielle derrière son fonctionnement. Les premières tentatives pour “expliquer” l’acupuncture ont très vite été décriées, les protocoles et méthodologies étant très incertains, mais l'ignorance des uns n'empêche pas la fonction de cette thérapie intemporelle. C'est une peu comme si la naturopathie était classée dans les médecines de charlatans!