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Solanine: Douleurs articulaires et maux de tête
- Par vogot
- Le 31/08/2020
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Vous souffrez d’inflammations diverses comme l'arthrite, les rhumatismes mais aussi des migraines et maux de tête que même les médicaments ne soulagent plus ? Et si c’était les solanacées ?
Dans un avis scientifique paru le 11 août 2020, l’Efsa (agence européenne de sécurité des aliments) met en avant un problème de santé lié aux glyco-alcaloïdes pour les nourrissons et les adultes gros consommateurs de pommes de terre. Hors, en naturopathie, cela fait quelques années que nous connaissons ce problème récurrent.
Qu'est-ce que la solanine?
La solanine est un glyco-alcaloïde présent, comme la chaconine, dans de nombreux légumes de la famille des Solanacées. Elle appartient à la famille chimique des saponines. C'est une substance au goût amer, généralement toxique.
Les glyco-alcaloïdes sont un groupe de composés contenant de l'azote. Ils sont naturellement présents dans diverses espèces de plantes cultivées et ornementales de la famille des solanacées.
Lorsqu'ils sont consommés en hautes concentrations, les glyco-alcaloïdes sont toxiques pour les humains.
Les glyco-alcaloïdes pourraient avoir évolué dans certaines espèces de plantes pour les protéger contre des prédateurs et des pathogènes comme les bactéries, les champignons, les virus, les insectes et les animaux. Les glyco-alcaloïdes confèrent aussi un goût particulier à certaines plantes. Par exemple, une faible concentration de glyco-alcaloïdes donne à la pomme de terre un goût recherché.
Différentes espèces de plantes contiennent différents glyco-alcaloïdes dont la toxicité varie pour les humains. Par exemple, les tomates contiennent deux glyco-alcaloïdes, soit l'alpha-tomatine et le déhydrotomatine, tandis que la pomme de terre contient de l'alpha-chaconine et de l'alpha-solanine. Les glyco-alcaloïdes présents dans la pomme de terre sont plus toxiques que ceux que contiennent la tomate et son plant.
Où trouve-t-on la solanine ?
La solanine est un composé que l'on trouve dans les solanacées. Cette vaste famille de plantes comprend des légumes couramment consommés tels que l’aubergine, les pommes de terre, les tomates, les poivrons, les piments, le paprika et le poivre de Cayenne, les gombos …. mais aussi les bleuets, les airelles, les baies de goji et l'ashwaganda (Ginseng indien)…le tabac …
Cette famille, présente dans le monde entier et plus spécialement en Amérique du Sud, revêt une grande importance économique car beaucoup de plantes ornementales (pétunia, datura, tabac), industrielles (tabac) et surtout bon nombre de fruits et légumes (tomate, aubergine, piments, poivrons, pomme de terre…) en sont issus. À celles-ci s’ajoutent des plantes officinales, toxiques, voire hallucinogènes, que le folklore associe à des histoires mythologiques et aux rituels de sorcellerie, telles que la belladone, la jusquiame, la stramoine et la mandragore.
Le tabac, le pétunia et la morelle douce-amère constituent des exemples de solanacées non comestibles.
Quels sont les effets indésirables ?
Les effets indésirables pour la santé causés par l'ingestion de glyco-alcaloïdes en plus grande quantité sont habituellement provoqués par la consommation courante de pommes de terre abîmées ou dont l'aspect est altéré, ainsi que les pommes-de-terre actuelles, traitées par phyto-sanitaires (p. ex., en présence de germes, de verdissement et de meurtrissures). Une sensation d'amertume ou de brûlure dans la bouche, des signes semblables à ceux de la grippe tels que la nausée, les vomissements, les crampes abdominales et gastriques ainsi que la diarrhée comptent au nombre des symptômes liés à l'intoxication par les glyco-alcaloïdes issus de la pomme de terre.
Dans les cas plus graves d'intoxication par les glyco-alcaloïdes, une variété d'effets neurologiques peut se manifester (la somnolence, l'apathie, l'agitation, les tremblements, la confusion, la faiblesse et les perturbations de la vue).
Quelques décès attribués à l'exposition aux glyco-alcaloïdes issus de la pomme de terre, des feuilles de leurs plants et des baies de pommes de terre ont été signalés.
Il n'existe que peu de données sur lesquelles fonder l'évaluation des effets d'une exposition à long terme à de faibles concentrations de glyco-alcaloïdes. Cependant, nous savons que le fait que les pommes de terre soient consommées régulièrement par des millions de personnes à l'échelle planétaire permet de présumer que les faibles concentrations de glyco-alcaloïdes normalement présentes dans les pommes de terre correctement conservées et manipulées suscitent une grande préoccupation. Ce n'est pas tant la quantité qui compte, serait-elle infime, mais la consommation à long terme, comme cela se retrouve dans les pathologies liées aux toxines.
Que pouvez-vous faire ?
Si votre terrain génétique ou pathologique indique une faiblesse arthrosique (polyarthrite rhumatoïde, spondylarthrite, fibromyalgie ou à tendance arthritique), sachez que la cuisson (c'est-à-dire la cuisson au four, par ébullition, par friture, au four à micro-ondes) ne réduit pas dans une grande mesure la concentration en glyco-alcaloïdes des aliments.
Toutefois, il est possible de prendre certaines mesures pour réduire au maximum l'exposition aux glyco-alcaloïdes dans les plantes alimentaires. Seules les consignes concernant les pommes de terre, les aubergines et les tomates sont présentées ci-dessous, car ces aliments sont consommés en quantités relativement plus élevées que les autres plantes alimentaires qui contiennent des glyco-alcaloïdes.
Réduire au maximum l'exposition aux glyco-alcaloïdes issus des pommes de terre
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Conservez les pommes de terre dans un endroit frais, sec et à l'abri de la lumière pour réduire la formation de glyco-alcaloïdes.
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Coupez et jetez toute partie de la pomme de terre verdie, abîmée (portant des entailles ou des meurtrissures), qui présente des signes de pourriture ou de germination. Lorsqu'une pomme de terre est gravement altérée, jetez-la.
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Pour réduire la concentration de glyco-alcaloïdes, pelez les pommes de terre, c'est essentiel, même si elles sont issues de l'agriculture biologique.
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Ne tenez pas pour acquis que la concentration en glyco-alcaloïdes d'une pomme de terre a diminué si la couleur verte s'estompe après un séjour dans un endroit sombre.
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Évitez de consommer les germes, les fleurs et la chair en périphérie des yeux des pommes de terre.
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Ne mangez pas de pommes de terre crues ou cuites lorsque celles-ci ont un goût amer ou qu'elles provoquent une sensation de brûlure dans la bouche.
Réduire au maximum l'exposition aux glyco-alcaloïdes issus des tomates
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Consommez des tomates bien mûres, car la concentration de glyco-alcaloïdes diminue au fil de la maturation et du mûrissement du fruit.
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Vous devriez toujours enlever le pédoncule car c’est là que se trouve la solanine.
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Consommez avec modération les tomates vertes et les produits qui en contiennent.
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Ne consommez pas les parties aériennes des plants de tomates (la tige et les feuilles).
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Prudence avec les tomates encore vertes car elles contiennent également de la solanine dans le fruit: on peut s’attendre à des troubles dès qu’on en a mangé 80 grammes. Une consommation de 1 à 4 kg peut déjà être fatale.
Concernant les aubergines
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Il est conseillé de laisser mûrir les aubergines dures et pas encore à maturité avant la préparation. Cela diminue encore la teneur en solanine.
La solanine est présente dans les pommes de terre vertes, dans les germes et la peau de toutes les pommes de terre, dans les baies vertes (groseilles par ex.), ainsi que dans les tomates, les aubergines, les poivrons et les piments.
Je vous rappelle que la solanine est hydrosoluble, mais n’est pas détruite par la chaleur que la cuisson soit à l’eau, à sec ou en friture, qu’il s’agisse de préparation domestique ou industrielle, ne modifie pas sensiblement la teneur en solanine. En effet cette molécule n’est pas détruite durant la cuisson normale car elle commence à se décomposer à une température de 243 °C et son point de fusion est de 285 °C. La solanine n'est pas détruite par la cuisson, et n'est pas ventilée à l’intérieur du corps, mais doit être excrétée sous forme d'alpha-solanine. L'alpha-solanine est classée comme une neurotoxine. La plupart des «aliments» qui contiennent l’alpha-solanine contiennent aussi au moins 5 autres neurotoxines, y compris l’atropine et la nicotine.
Mes conseils
L’un des principaux problèmes attribués aux solanacées est l’arthrite. En fait, une personne sur trois arthritiques réagira mal aux solanacées. Je suis persuadé que l’arthrite est souvent mal diagnostiquée chez les personnes qui peuvent en fait seulement éprouver les effets de la consommation des solanacées.
De même que les alcaloïdes semblent influer sur le métabolisme du calcium, ces aliments peuvent retirer le calcium des os et le déposer dans les tissus mous, et provoquer de l’arthrite.
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Pour cette raison, je recommande fortement à toutes personnes atteintes d’arthrose, de polyarthrite rhumatoïde ou d’autres problèmes articulaires comme la goutte d’éliminer les solanacées de leur régime alimentaire.
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Pour ceux qui souffrent d’arthrite ou d’une maladie de l’arthrite liée, comme le lupus, les rhumatismes, et d’autres troubles de la douleur musculo-squelettiques les aliments ou plantes de la famille des solanacées peuvent peut être négativement affecter leur santé.
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De plus, si vous avez trop de chaleur au niveau du foie, il faudra éviter pendant quelques temps certains aliments de la famille des solanacées qui provoquent une chaleur (« Pitta » en médecine Ayurvédique). Ces aliments sont « trop chauffants ».
Faites un test
Si vous voulez savoir si les solanacées vous affectent, relevez le défi d’un mois et pour les plus courageux 3 mois ! Évitez tous les solanacées pendant 1 à 3 mois ainsi que les aliments et produits notés ci-dessous.
Au bout de ce laps de temps commencez à réintroduire un aliment de la famille des solanacées (un à la fois).
Tenez un carnet alimentaire et prenez note de toutes les douleurs, des raideurs , perte d’énergie, maux de tête, des problèmes respiratoires ou d’autres symptômes.
Il est vrai que l’abandon des solanacées pourra être beaucoup plus difficile que d’abandonner le gluten ou des produits laitiers. Mais faire le test ne serait-ce que pendant un mois peut s’avérer très utile !
L’élimination totale est une option, mais pour les personnes qui ne sont que légèrement sensibles, cela pourrait être juste assez de réduire la teneur en solanacées pour un rééquilibrage alimentaire, ou pour réduire les niveaux des divers produits chimiques problématiques en préparant correctement ces solanacées.
Si néanmoins, vous vous dirigez vers une réintroduction de quelques solanacées, n’oubliez pas de suivre tous les conseils donnés ci-dessus pour éliminer un maximum cette toxine de vos aliments.
Liste des aliments à éviter en cas de douleurs articulaires ou maux de tête
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tomates (toutes les variétés)
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pommes de terre (toutes les variétés)
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aubergine
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gombo
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poivrons (toutes les variétés telles que le poivron, la cire poivre, poivrons verts et rouges, piments, le poivre de Cayenne, le paprika, etc.)
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baies de Goji
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tomarillos (un fruit de prune originaire du Pérou)
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oseille
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airelle et bleuets (astéracée et non solanacées mais qui contiennent des alcaloïdes qui induisent l’inflammation)
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groseilles
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cerises de terre
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pepino (Melon)
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homéopathique « Belladonna »
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tabac
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paprika
Autres ingrédients / Produits à éviter
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Les remèdes homéopathiques contenant Belladonna (connu sous le nom belladone).
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Médicaments contenant de l’amidon de pomme de terre en tant qu’agent de charge.
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Fleurs comestibles: pétunia, calice vigne, jasmin jour, ange et les trompettes du diable.
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Atropine et scopolamine, utilisé dans des somnifères
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Les médicaments topiques contre la douleur et l’inflammation contenant capsicum (dans le poivre de Cayenne).
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Beaucoup de poudres de cuisson contiennent de l’amidon de pomme de terre
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Ne pas lécher les enveloppes, de nombreux adhésifs contiennent de l’amidon de pomme de terre
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Vodka (pommes de terre utilisées dans la production).
Conclusion : Alors faut-il éviter solanacées?
Je dirais que si vous essayez de guérir d’une maladie auto-immune (notamment la polyarthrite rhumatoïde, la fibromyalgie ou toute autre affection qui provoque des douleurs articulaires et l’inflammation qui est liée), éliminer les solanacées pendant 30 jours vaut vraiment le coup, vous pourriez être surpris par les avantages.
N’hésitez pas à consulter un naturopathe qui pourra vous aiguiller au mieux dans cette éviction et vous donner d'autres outils nécessaires.
Lire également: "Soigner l'arthrose et ses douleurs: guide complet"