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Les traitements "alternatifs" contre le cancer. Sont-il non prouvés ou bien réfutés ?

Introduction

L'oncologie a toujours coexisté avec les thérapies parallèles, voguant hors des traitements conventionnels contre le cancer, et basées sur des théories non fondées par la biomédecine.

Un des exemples en est le Laetrile, proposé par des cliniques "alternatives" au Mexique ou ailleurs. Le raisonnement à la base du Laetrile (drogue extraite des noyaux d'abricot et de pêche) est que le cancer est causé par une déficience d'une vitamine nommée "B-17", apporter cette vitamine sous la forme de Laetrile conduirait à la rémission du cancer. Inutile d'ajouter que la vitamine B-17 n'apparaît nulle part dans la littérature biomédicale.

Les traitements contre le cancer comme le Laetrile sont souvent décrits en tant que traitements "non prouvés". Probablement, l'exemple le plus célèbre était le Committee on Unproven Methods of Cancer Treatment (Commission sur les Méthodes de Traitement contre le Cancer non prouvées) de l'American Cancer Society qui a étudié des traitements comme le Laetrile, et a publié une série d'articles dans ce journal dans les années 1980.

La difficulté avec le terme de "non prouvé" est que cela ne distingue pas les cures alternatives contre le cancer, inhabituelles et invraisemblables, des nouvelles thérapies en phase d'essais terminaux. C'est ce qui a conduit certains à utiliser des termes tels que traitements contre le cancer "non-conventionnels", ou thérapies contre le cancer "alternatives et complémentaires".

Cette dernière dénomination est particulièrement populaire et a été adoptée par l'American Cancer Society. Pourtant, même en utilisant cette terminologie, il est important de faire la distinction entre les thérapies "alternatives" et les thérapies oncologiques, ou encore avec les thérapies "complémentaires" utilisées à côté de la médecine scientifique, pour traiter des symptômes et améliorer la qualité de la vie.

Dans ce dossier, je poserai la question de savoir si "alternatifs" et "non prouvés" sont réellement interchangeables. J’argumenterai sur le fait que, contrairement à la plupart des écrits scientifiques, beaucoup de traitements alternatifs contre le cancer ont été étudiés avec soin, et pour lesquels il a été conclu en une totale inefficacité, dans de bonnes conditions de tests cliniques.

En d'autres termes, les cures alternatives contre le cancer ne sont généralement pas seulement "non prouvées", mais ont bien été "réfutées". Il ne s'agit pas purement d'un problème sémantique, le conseil que je donne aux patients, au regard d'une thérapie, devraient différer de manière importante s'il a été montré que celle-ci n'est d'aucun bénéfice, comparé à une autre dont les bénéfices sont inconnus.

Comme dans tous les domaines de la science, la recherche dans les thérapies alternatives contre le cancer impliquent une séquence de preuves et de réfutations. Pour certaines thérapies alternatives, il y a de fortes preuves négatives provenant de plusieurs études; pour d'autres, le poids des données suggère une absence de bénéfices.

Ceci est dû en partie parce que les enquêteurs ne ressentirent pas le besoin de reproduire les résultats négatifs d'une hypothèse de traitement improbable. En effet, il serait contraire à l'éthique de multiplier les patients pour de tels essais. Ainsi, "non prouvé" apparaît comme une expression inappropriée concernant un traitement dont des données fiables montrent qu'il est en réalité inefficace.

Revue des essais cliniques de traitements alternatifs contre le cancer

Les hautes doses de vitamine C

La thérapie des hautes doses de vitamine C contre le cancer a été popularisée par Linus Pauling. Ce dernier publia un essai non randomisé, rapportant que des patients traités avec de la vitamine C vivaient plus longtemps que ceux traités dans l'hôpital voisin dont la thérapie ne contenait pas de vitamine C. Il spécula sur le fait que la vitamine C améliorait la "résistance de l'hôte" au cancer.

Etant donné l'intérêt du public pour le régime vitamine C comme anti-cancer, une étude randomisée fut conduite dans laquelle 150 patients atteints de cancers avancés reçurent soit de la vitamine C, soit un placebo. Le temps de vie fut court dans les deux groupes, plus de 80% des patients décédèrent en l'espace de 12 semaines, et il n'y avait aucune différence entre les groupes.

L'étude a été critiquée par Pauling, qui déclarait que l'inclusion de patients passés par une chimiothérapie, et qui pouvaient de ce fait être immunodéficitaires, invalidait l'évaluation d'une thérapie censée agir grâce au système immunitaire.

Un autre essai fut dirigé avec 100 patients ayant un cancer colorectal avancé mais non soignés par chimiothérapie. De nouveau, les résultats échouèrent à trouver des différences entre les groupes, tous les patients ayant pris de la vitamine C décédèrent dans les deux ans.

L'intervalle de confiance de 95% exclut la possibilité que la vitamine C puisse améliorer la survie de 25% ou plus. Certains chercheurs ont argumenté en disant que les résultats négatifs pouvaient avoir été causés par la prise orale plutôt qu'en intraveineuse de la vitamine C.

Cependant, la prise de vitamine C promue dans les thérapies alternatives est généralement sous la forme orale, selon la littérature sur le sujet, mais il apparaît fortement improbable que cela soit d'un quelconque bénéfice.

Le laetrile

Le laetrile est une substance glucoside naturelle dérivée des noyaux d'abricots, devenue populaire dans les années 1970. Une étude a été dirigée sur 179 patients ayant un cancer intraitable et des lésions mesurables qui ont été traités avec du Laetrile.

Comme il était de coutume à l'époque, ils reçurent aussi des vitamines et des enzymes pancréatiques. Seul un patient réunissait les critères d'une réaction partielle au traitement, 90% des sujets virent une progression de la maladie dans les 3 mois. La durée de vie moyenne n'était que de 4.8 mois.

Le cartilage de requin

Le cartilage de requin est devenu populaire, et considéré comme traitement anti-cancer, au début des années 1990. Il le doit notamment à la publication d'un livre Shark Don't Get Cancer (les requins n'ont pas le cancer) et à un documentaire à la télévision qui prétendait obtenir de bons résultats avec le cartilage de requin sur des patients cubains atteints de cancer.

Au milieu des années 1990, on estimait à 50000 le nombre d'américains ayant recours à ce traitement contre le cancer. C'est ce qui motiva la conduite d'une étude où 60 patients atteints de tumeurs au cerveau, au sein, au colon, aux poumons, de lymphomes, de tumeurs à la prostate et autres.

Cinquante patients ont pu être évalués. Aucun ne fit l'expérience d'une réponse complète ni partielle, cinq décédèrent pendant la thérapie, cinq autres se retirèrent à cause d'intoxication, 27 virent leur maladie se développer et 13 avaient un état stable. Le temps médian de la progression de la maladie dans le groupe tout entier était de 50 jours. 90% virent leur maladie progresser en six mois et aucun patient ne vécut de temps de répit de plus d'un an.

Aucune amélioration ne fut observée pour ce qui est de la qualité de vie.

L'histoire du cartilage de requin est cependant intéressante. Il existe une raison biologique pour utiliser des produits à base de cartilage comme agents anticancéreux : le cartilage est un tissu dénué de vaisseaux sanguins et contient des substances antiangiogéniques (qui bloquent la formation de vaisseaux sanguins).

En effet, la capacité du cartilage à inhiber la neovascularisation à été démontrée il y a 25 ans environ. Les propriétés antiangiogéniques ne sont pourtant pas spécifiques à certaines espèces, ainsi, des extraits de cartilages de différents animaux ont montré leur capacité à inhiber la formation de vaisseaux sanguins.

Une compagnie pharmaceutique canadienne a développé une méthode d'extraction de segments de cartilage de requin ayant des propriétés puissamment antiangiogénique (le requin est une bonne source de cartilage parce q'une bonne proportion de son corps est cartilagineux).

Ces différentes fractions ont été comparées en laboratoire et la partie la plus prometteuse a été identifiée. Connue sous le nom de Neovastat, cette formule contient une haute concentration de molécules biologiquement utiles, contrairement aux produits vendus dans les magasins diététiques, les parapharmacies ou sur internet, et a été étudiée par des essais cliniques. Batist et al. ont rendu compte d'une étude sur le Neovastat.

Bien que le but initial était de déterminer la sûreté à long terme de cet agent, la dose a été augmentée pendant l'étude. Ce qui donna aux auteurs l'opportunité d'évaluer le taux de réponse des doses. Ils rapportèrent les résultats pour 22 patients avec des cellules carcinomes rénales. Il n'est pas mentionné clairement si d'autres patients furent étudiés.

Ceux ayant reçu de hautes doses de Neovastat vécurent plus longtemps (14.4 contre 7.1 mois) que ceux ayant reçu de plus faibles doses. L'essai était non randomisé et les résultats ne peuvent donc être considérés comme définitifs. D'autres études se poursuivent afin de déterminer si le Neovastat est réellement bénéfique à long terme.

Livingston-Wheeler

La méthode Livingston-Wheeler est l'exemple classique du traitement alternatif contre le cancer, parce qu'il est pratiqué dans une clinique spécialisée, et non dans un centre traditionnel, qui repose sur une croyance située hors du champ et de la connaissance biomédicale.

La fondatrice de la thérapie, Virginia Wheeler, croyait que tous les cancers étaient causés par une bactérie, Progenitor cryptocide, une entité qui n'a jamais été décrite ailleurs que dans ses "travaux". Le traitement proposé à la clinique Livingston-Wheeler de San Diego, Californie, consiste en des tentatives de renforcer le système immunitaire par une "désintoxication", grâce à des régimes et des lavements et par l'administration de vaccins spéciaux.

Cassileth et al. comparèrent 78 patients traités à Livingston-Wheeler à des patients soignés avec des thérapies anti-cancéreuses standards, avec une attention toute spéciale ou par l'intermédiaire de moyens spécifiques (interleukine-2 par exemple) à l'Université de Pennsylvanie sous la surveillance d'un oncologue.

Les variables comparées comprenaient la race, le sexe, l'âge, l'emplacement de la maladie et la date du diagnostic. Tous les sujets avaient des cancers colorectaux avancés, cancer du poumon, du pancréas ou des mélanomes. Le diagnostic de leur espérance de vie ne dépassait pas un an et ils sentaient qu'il n'existait pas d'options de traitement conventionnel dont l'efficacité était avéré pour les sauver.

En plus de leurs thérapie alternatives, plusieurs des patients du Livingston-Wheeler avaient aussi fait de la chimiothérapie, de la radiothérapie et/ou furent opérés avant et après leur adhésion à l'étude.

Il n'y eut aucune différence en ce qui concerne la durée de vie entre les groupes, la période de survie médiane dans les deux groupes était proche d'une année, avec 85% des patients ayant survécu moins de deux ans. Les patients traités à Livingston-Wheeler eurent une qualité de vie significativement plus mauvaise telle que mesurée par le Functional Living Index-Cancer.

Quoi que l'on puisse penser de la valeur relative d'un modèle non randomisé, l'étude est parfaite pour ce qui est du contrôle de l'espérance de vie de patients traités à Livingston-Wheeler. Les résultats de l'étude réfutent les déclarations, trop souvent répétées, selon lesquelles la clinique obtiendrait 82% de taux de guérison, même dans les cas de cancers avancés.

La multithérapie Di Bella

La multithérapie Di Bella a été développée par Luigi Di Bella, un médecin italien. Proposée dans une clinique privée, la thérapie consiste en une prise importante de différents médicaments, dont plusieurs ne sont ni considérés ni utilisés comme agents anticancéreux.

Les versions les plus récentes de la thérapie comprennent de la mélatonine, de la bromocriptine, octréotide, des rétinoïdes mélangés et du cyclophosphamide. Bien que Di Bella déclare que son approche fut développée au moyen d'essais empiriques, il semble que l'accent soit mis sur des agents qui régulent la production d'hormone de croissance, ce qui est un motif tout à fait inhabituel et insolite pour une thérapie anti-cancéreuse.

La multithérapie de Di Bella a été évaluée à la fin des années 1990 suite à une jurisprudence controversée, une intense exposition aux médias et des démonstrations publiques. Onze essais séparés de Phase II ont été dirigés pour des cas de lymphomes, de leucémies, de cancer du sein, cancer du poumon, cancer colorectaux, cancer du pancréas, cancer du cou et de la tête, glioblastomes et des tumeurs avancées. Un essais supplémentaire sur un cancer du sein précoce échoua et fut arrêté.

Le nombre de patients pour chaque test allait de 20 (glioblastome) jusqu'à 65 (cancer du poumon avec traitement chimiothérapique antérieur). Un total de 395 patients a été étudié sur les 11 tests dont 386 avaient eu des réactions éligibles à l'évaluation. Aucun patient ne fit l'expérience d'une réaction complète au traitement et seuls trois (moins de 1%) montrèrent une réponse partielle.

Sur une durée de 3 à 8 mois, 57% des patients moururent, et seuls 4% recevaient toujours un traitement.

En plus de cette phase d'étude, des chercheurs conduisaient une évaluation rétrospective des enregistrements de la clinique Di Bella. L'analyse se limitant aux patients vivant dans des régions de l'Italie avec des données sur les cancers telles qu'il était possible de connaître la région du corps malade et la date du diagnostic afin de les confirmer. Les enregistrements cliniques, pour près de la moitié des patients éligibles, ne comprenaient pas de documentation adéquate du traitement, et 10% des cas furent abandonnés.

L'analyse se focalisa donc sur 248 patients. La durée de vie de ces patients fut plus pauvre que dans d'autres cas enregistrés par ailleurs. Par exemple, seulement 21% des enfants atteints de leucémie et traités par Di Bella survécurent cinq ans, à comparer avec les 70% enregistrés nationalement. Bien qu'il y ait des biais évidents dans ce genre de comparaison (des patients qui ne se sentaient pas bien après leur thérapie initiale peuvent s'être tournés vers celle de Di Bella), il n'y a aucune preuve que la thérapie Di Bella soit active, avec une probabilité de survie de cinq misérables années pour tous les diagnostics.

Les auteurs ont aussi rapporté que le nombre de patients traités par Di Bella était bien moindre que ce qui était déclaré (approximativement 1500 à comparer aux 10000 affichés) et le régime du traitement utilisé variait dans le temps et selon les patients, contrairement aux déclarations publiques de Di Bella.

Revici

Tout comme la multithérapie Di Bella, le traitement Revici tire son nom du médecin qui l'a développé. La thérapie d'Emanuel Revici repose sur une théorie patho-physiologique pour le moins insolite : toutes les conditions, y compris le cancer, résulteraient d'un "déséquilibre" métabolique.

Les patients peuvent soit avoir un déséquilibre de type "catabolique" soit de type "anabolique", et seront traités par des agents anti-anaboliques ou anti-cataboliques, pour la plupart sans se soucier des signes et symptômes en présence. Le type de déséquilibre est quant à lui déterminé par une analyse d'urine, de sang et la température corporelle.

Par exemple, un pH urinaire élevé, un bas niveau de potassium et une haute température corporelle seront associés à un déséquilibre anabolique; une basse "pression" d'urine, un taux de calcium sanguin peu élevé et une température corporelle basse se verront associés avec un déséquilibre de type catabolique. Les agents utilisés par Revici sont eux aussi complètement différents de ceux utilisés en oncologie, ils comprennent des glycérols, de l'alcool n-butylique et de l'huile végétale sulfurée.

En 1965, le Journal of the American Medical Association publia une étude sur 33 patients atteints de tumeurs avancées, qui reçurent le traitement de Revici. Vingt-deux de ces patients décédèrent pendant le traitement, huit quittèrent l'étude et trois restèrent sous la surveillance de Revici à la fin de l'étude. Parmi les huit qui quittèrent l'essai, quatre décédèrent et deux étaient perdus.

Les chercheurs déclarèrent qu'aucun patient ne montra de preuve objective de rémission de la tumeur et que même les trois patients restés sous la surveillance de Revici montraient des signes de progression tumorale.

Bien que Revici contesta les données, il est clair que seulement 15% des patients survécurent jusqu'à la fin de l'étude. Ce qui contredit la déclaration selon laquelle, dans un livre à ses louanges, Revici serait le "docteur qui guérit le cancer".

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Commentaires

  • adidas adipure football boots
    J'espère que la technologie médicale, c'est encore mieux.
    • vogot
      • vogotLe 08/06/2012
      Si on enlève TOUS les effets INDÉSIRABLES de la "technologie médicale" (qui a ses limites), heureusement l'espoir fait vivre ! Chacun(e) fera son choix en toute liberté....La prévention est encore le meilleur remède.

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