Plusieurs espèces de légumes d'antan ont quasiment déserté nos tables, sacrifiées sur l'autel de de l'uniformisation du goût et de la rationalisation de la production. Pourtant, elles opèrent un timide retour...

Nous savons que plus de 300 espèces agrémentaient autrefois les tables familiales : panais, hélianthe, Téton de Vénus, Oca du Pérou, chervis, scorsonères, salsifis, cerfeuil tubéreux, rutabaga, crosne du Japon, tétragone cornue, arroche rouge, laitues gottes, courge de Siam, melonnette de Vendée, topinambour, livèche, margose, ail rocambole, poireau perpétuel, bette sanguine, pois asperge, roquette, raifort et autres physalis...

Où sont passées ces richesses d'un fabuleux patrimoine, légué par nos ancêtres, véritable mémoire vivante qui stimule l'imaginaire de l'éternel jardinier qui sommeille en nous ?

En un demi-siècle seulement, la " modernité-efficacité-rentabilité " a chassé toute cette poésie rustique et ce savoir-vivre de nos terroirs pour lui substituer la pensée unique et la monoculture industrielle.

Bien sûr, certaines espèces n'étaient pas connues de toutes les populations et l'expression "légumes oubliés" est parfois inappropriée. Elle illustre cependant, à l'échelle de la planète, une réalité très préoccupante, la disparition accélérée de la biodiversité sur tous les continents où la F.A.O. constate que 75 % des variétés comestibles ne sont plus utilisées.

A ce constat nous devons réagir car c'est notre chaîne alimentaire et nôtre sécurité qui sont menacées à court terme.

Il faut que nos balcons, nos jardins, nos vergers, le moindre parterre deviennent les asiles improvisés de ces ressources inestimables, ces petites plantes qui, avec leurs paraboles fleuries et leur pistil-radar, dialoguent chaque jour entre elles et avec les étoiles pour maintenir la fécondité de la terre.

Voyons donc quelques-uns de ces spécimens pour nous mettre l'eau à la bouche.