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Quand on “prêche” le faux par la rumeur, quelles en sont les finalités ?

  • Par vogot
  • Le 15/06/2011
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“D’abord un bruit léger [...] pianissimo, murmure et file et sème en courant le trait empoisonné. [...] Le mal est fait, il germe, il rampe, il chemine et rinforzando, il va le diable. [...] Vous voyez la calomnie se dresser, siffler [...] et devenir un cri général, crescendo public, un chorus de haine et de proscriptions”. (Beaumarchais, dans le Barbier de Séville). On peut appliquer à la rumeur ce que dit Beaumarchais de la calomnie.

Il s’agit, en effet, d’une nouvelle qui se répand et s’amplifie au sein d’un groupe ou d’une société jusqu’à devenir une vérité apparente alors qu’elle n’a fait l’objet d’aucune vérification, la rumeur a pu être qualifiée par Jean-Noël Kapferer de “plus vieux média du monde”. Au XXe siècle, ce phénomène sociologique, souvent sous-tendu de haine, continue d’avoir lieu, alimenté par les peurs et les croyances qu’il alimente aussi. Un fait n’ayant jamais existé devient donc une vérité acceptée par un nombre croissant de personnes. Le sociologue Edgar Morin dans “ La Rumeur d’Orléans ” fait apparaître qu’une rumeur se développe à partir de mythes ancrés dans la société et toujours en fonction d’une peur de l’Autre, de celui qui est différent (femme, étranger,...). La fable fonctionne car elle sert de justification à des préjugés, à des représentations ou à des sentiments.

Les rumeurs étant pour la plupart fausses, selon les experts, je ne traiterai dans ce blog que les rumeurs “ volontaires ” et “ fausses ”. j'essayerai de vous faire comprendre les causes et leurs fins, car, loin d’être mystérieuses, puisqu’elles évoquent souvent pour le public un phénomène presque magique, les rumeurs obéissent à une logique forte dont il est possible de comprendre les finalités.

Quand on “ prêche ” le faux par la rumeur, quelles en sont les finalités ?

Je tâcherai de répondre à cette question en essayant dans un premier temps de vous faire comprendre le phénomène de rumeur puis, en évoquant Internet, outil de propagation idéal pour les rumeurs et à travers un champ d’application étayé d’exemples : le marketing.

– CONCEPT DE LA RUMEUR

Il n’existe pas une définition pour la rumeur mais une multitude allant de la légende au mythe, en passant par le conte, la désinformation et la contre-information. La rumeur englobe donc plusieurs termes et domaines d’action qu’il s’agit d’identifier pour savoir et pouvoir les gérer.

A. Qu’est-ce que le phénomène de la rumeur ?


1. Identité des phénomènes proches de la rumeur


De manière générale, les rumeurs sont souvent comparées aux contes populaires (mythes et légendes), désignant différents types de récits véhiculés par les traditions orales et écrites du monde entier. Bien que les contes populaires, qui appartiennent au folklore, soient généralement transmis par le bouche-à-oreille de génération en génération, et
connaissent, de ce fait, de nombreuses altérations et de profondes variantes. D’autres concepts, tels que les propagandes sont également à lier au phénomène de rumeur.


- Les mythes et légendes


Les légendes sont des contes populaires qui, bien que traitant de sujets religieux, diffèrent des mythes en ce qu’elles évoquent ce qui s’est passé dans le monde après sa création. Les sujets en sont variés (vie des saints, histoires de loups-garous ou de fantômes, aventures surnaturelles mettant en cause le monde réel, etc.). De leur côté, au sens strict, les mythes sont des contes populaires à portée religieuse qui ont pour vocation d’expliquer l’univers et le sens de la vie. Ces histoires sont tenues pour vraies par le narrateur et par son public.


- Les propagandes


Les propagandes sont des diffusions d’idées, de doctrines ou d’opinions destinées à influencer ou à conditionner le comportement humain. Fréquemment employé pour dénoncer une pratique trompeuse ou mensongère, le terme de “propagande” a une connotation péjorative. Il n’en reste pas moins que toute forme de communication de masse, on désigne par cette expression toute technique permettant de diffuser à un large public toutes sortes de messages de natures et de finalités diverses, peut être appelée propagande. On parle ainsi de propagande religieuse ou politique, mais on peut également parler de propagande au sujet de la publicité, de l’information ou de l’éducation. Cependant, le
terme désigne moins couramment une action dont le but est d’influencer l’opinion qu’une pratique vise à convaincre par le recours à la manipulation. La propagande est inhérente à la vie sociale. Toute personne ou tout groupe de personnes désirant rallier des partisans à une cause déterminée ou désirant provoquer un comportement spécifique, use d’une forme de propagande. Quel que soit son objectif, la propagande a recours à différentes techniques de persuasion rendues explicites par la psychologie expérimentale et la psychologie sociale.

2. Définition, naissance et gestion des rumeurs


- La définition et naissance de la rumeur


· Définition


Chacun défini la rumeur à sa façon, nous pourrions cependant retenir la définition suivante : “ La rumeur est un récit qui véhicule sous une forme symbolique des peurs, des fantasmes, des espoirs et tout ce qui ne peut pas être dit autrement. À ce titre, les rumeurs ont pour fonction première de faire passer des "messages" indicibles directement. Elles sont donc une photographie de l’état d’esprit d’une société à un moment donné, un formidable révélateur de ce que pensent et croient les individus. Elles sont inséparables des échanges oraux entre individus dont elles constituent la partie la plus vivante ”.
Les rumeurs et les légendes contemporaines changent en permanence, et leur durée de vie n’est pas très grande. De plus, l’histoire qu’elles racontent est souvent pessimiste ou horrifique. Si elles se déposent dans l’inconscient c’est donc sous une forme négative, posant que derrière l’apparence normale des choses existe un univers terrible dans lequel on peut basculer à tout moment.


· Naissance de la rumeur


Comment passe-t-on des phénomènes de "on-dit" au phénomène de rumeur ?
C’est un mélange entre le contenu et le contexte. Il faut que le contenu intéresse le cercle d’individus dans lequel la rumeur va essayer de fonctionner (en effet, on ne trouve pas toujours les mêmes rumeurs partout, il s’agit de viser les bonnes personnes). Il y a donc une appropriation entre le contenu et le public.
S’il n’y a pas cette consistance, il n’y a pas de rumeur. Il doit y avoir une consistance dans le social et pour qu’une rumeur s’amplifie il doit y avoir des propagateurs qui vont pouvoir s’emparer de cette rumeur. Pour des rumeurs nationales ce sont les médias. Les scoops journalistiques sont souvent à l’origine de rumeurs. Les informations subissent des pressions, des manipulations. C’est par ce processus d’adhésion et de mobilisation d’un groupe social qui répand l’information, le message entendu, qui constitue la rumeur. Ce n’est pas par la simple apparition spontanée ou manipulée d’un message. On peut noter certaines étapes initiales de déclenchement des rumeurs :


- L’apparition spontanée d’experts qui interprètent, accusent et révèlent la vérité sur la
situation qui est objet de rumeurs.
- L’apparition d’un fait troublant et ambigu à l’origine du déclenchement de rumeurs
alarmistes.
- Les manipulations et les confidences. Dans le domaine commercial, comme dans celui des
rumeurs visant des personnes, les rumeurs apparaissent souvent à la suite de bruits lancés
par des groupes ou des personnes hostiles.

· La gestion de crise


Option 1 : stopper l’attaque en utilisant les moyens légaux. Il faut identifier, via les sources ouvertes, le responsable de cette attaque. Il s’agit ensuite de rechercher les faiblesses de l’adversaire, repérer les contradictions dans son discours d’attaque, les fausses informations qu’il a peut-être distillées.


Option 2 : démarrer un processus de négociation. Exploiter les failles de l’adversaire, en déclenchant une polémique publique, est une voie possible. La détection et l’identification des menaces peuvent faire reculer l’entreprise prédatrice qui n’a pas l’habitude de voir ses victimes réagir.


Option 3 : ne pas s’ériger en victime. Trop d’entreprises sont effrayées à l’idée d’attaquer leur adversaire. Dès qu’on est soupçonné, on est coupable. De même, cette attitude est commercialement dangereuse car elle peut effrayer les clients.


· Gestion des rumeurs existantes


Option 1 : ne rien faire. De nombreuses sociétés ont d’abord répondu aux rumeurs en ne faisant rien, dans l’espoir qu’elles s’éteignent progressivement d’elles-mêmes. Telle a été la réponse du Président fondateur de la Snapple Beverage Corporation à des rumeurs de soutien de groupes antiavortement aux USA par son entreprise au début des années 90. Considérant l’histoire ridicule, il l’a ignorée, avant de s’apercevoir qu’en quelques semaines la rumeur antiavortement ainsi que d’autres mensonges sur sa société s’étaient répandus dans tout le pays et commençaient à susciter des menaces de boycottages chez les consommateurs. L’approche consistant à ne rien faire n’est recommandée que dans des cas limités, quand la rumeur va vraisemblablement devenir non pertinente, où qu’elle échoue à générer un intérêt continu.


Option 2 : ridiculiser une rumeur. Voici une autre stratégie ayant des possibilités limitées. Attirer l’attention sur une rumeur de façon spirituelle ou ne pas en tenir compte pour la raison que son absurdité ne justifie pas une défense peut servir à ébranler la croyance dans une rumeur. Cependant, si les inquiétudes sont importantes et la rumeur plausible, cette stratégie peut exacerber le problème en suggérant que la société ne prend pas en compte sérieusement les préoccupations du public.


Option 3 : confirmer une vraie rumeur. Les rumeurs contiennent souvent un brin de vérité. Une façon de réduire la production de rumeurs est de confirmer la part qui est exacte. Cette franchise peut permettre d’établir une confiance à l’égard de l’entreprise et réduire l’envie de diffuser une information non vérifiée.


Option 4 : réfuter une fausse rumeur. Parce qu’ils sont attendus, les démentis catégoriques sont souvent reçus avec scepticisme et peuvent en fait augmenter la croyance dans les rumeurs. Quand une fausse rumeur est niée, elle doit l’être vite et avec efficacité, sans la répéter plus que nécessaire. Un porte-parole approprié devrait émettre un démenti à la hauteur du sérieux et de la portée de la rumeur. Des personnalités extérieures crédibles - telles que des leaders reconnus - peuvent aussi être engagées. Les meilleurs démentis sont ceux qui sont basés sur la vérité, faciles à comprendre et présentés comme des messages forts, concis et mémorables. Pour des rumeurs particulièrement gênantes, il est recommandé aux sociétés d’inclure leurs démentis dans une campagne globale d’affrontement, avec des conférences de presse et des informations dans lesquelles la rumeur est décrite comme un mensonge flagrant, d’une injustice grossière. L’objectif de cette stratégie est de convertir la rumeur en une histoire sur une fausse rumeur.
La gestion de la rumeur n’est donc pas chose facile d’autant plus que de nouveaux outils de diffusion de l’information sont propices à la rumeur. En effet, Internet se révèle être l’instrument idéal pour véhiculer une rumeur diffusée en temps réel, à l’échelle de la planète.
Certaines entreprises ont mis en place des war rooms, des cellules internes qui permettent de centraliser l’information en cas de crise majeure. Aujourd’hui, la rumeur s’est énormément conceptualisée, les hommes en ont saisi l’intérêt stratégique, et la rumeur trouve sa place dans de nombreuses disciplines, notamment : l’intelligence économique.

-. INTERNET, PROPICE A LA RUMEUR


Comme l’a souligné Jean-Noël Kapferer, Internet supprime d’un seul coup le problème majeur de la circulation des rumeurs, qui est l’absence de mémoire. En effet, pour une rumeur normale, hors Internet, la mémoire peut faire défaut car la rumeur est souvent déformée ou oubliée. Grâce à Internet, on peut toucher rapidement un grand nombre de personnes. Le net apparaît donc un outil “performant” de la propagation des rumeurs sur lequel il faut se pencher.

La rumeur telle un virus informationnel


Une omniprésence de la rumeur sur le réseau


La rumeur est l’une des menaces principales des démocraties. Il s’agit d’une forme de désinformation auto-entretenue qui, bien utilisée, permet les prises de pouvoir, de plonger les nations démocratiques dans la guerre (le conflit yougoslave qui a été largement préparé par la diffusion de rumeurs...). Elle peut autant devenir une arme de propagande redoutable qu’une arme économique. Or, avant même qu’Internet puisse être considéré comme un outil de
démocratie, la rumeur s’y est déjà installée et les internautes la croisent chaque jour. Il existe plusieurs formes de rumeurs.
La forme de rumeur la plus répandue sur le réseau est celle qui traite, justement, du réseau. Voici un exemple : “ Le virus Good News se propageant par e-mail détruit les ordinateurs qui reçoivent un message au nom même du virus ”. Une autre rumeur, bien ancrée dans les mentalités, était que : “ Lorsque qu’une personne se connecte au Net depuis son ordinateur personnel, un pirate peut prendre le contrôle de celui-ci, visiter le disque dur et y détruire les fichiers ”. Aucune de ces rumeurs n’a réellement été prouvée par un quelconque témoignage, et il est difficile d’en connaître le but ; on pourrait cependant dire que celles-ci profitent de la crainte d’Internet, qu’ont encore certaines personnes.
D’autres rumeurs semblent insensées, car elles ne reposent sur aucun élément sérieux : “ L’homme n’a jamais mis les pieds sur la Lune ”, “ Elvis Presley est bien vivant ”, “ Georges W.Bush s’emploie à dissimuler les liens du gouvernement américain avec les extraterrestres ”. Sur Internet, liberté rime parfois avec délirer.
Internet est un support favorable à la rumeur du fait que ce que l’on peut y trouver est nouveau et donc potentiellement vrai. Comme le Net est l’accès pour tous à la source même de l’information, on estime qu’il s’agit de l’information “vraie”. Au fil des décennies, les outils technologiques évoluent de plus en plus rapidement et les utilisateurs y consacrent du temps pour les maîtriser. Comme il n’est pas facile d’accéder rapidement à l’information, la vérifier
ne viendrait pas à l’esprit de tous les utilisateurs.
Les rumeurs circulant sur Internet dépassent largement en quantité et en qualité, donc en capacité de nuisance, ce que les médias traditionnels et la bouche-à-oreille permettaient jusqu’ici. La diffusion instantanée de l’information ne laisse pas le temps aux “ victimes ” des rumeurs de s’y parer. Avant même que les dénégations, les explications, les réactions soient à leur tour émises, la rumeur aura fait le tour de la planète.

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