La pleine lune, ses effets sur l'homme: mythe et réalités
- Par vogot
- Le 28/01/2015
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Même si l'on ne craint plus sorcières et loups-garous, on sait que la pleine lune a de vrais effets sur l'homme et ses rythmes biologiques.
Insomnies, enfants excités, menstruations, accouchements... La pleine lune rythme inévitablement nos vies. Le corps médical, sans pour autant donner de vraies explications, constate les effets de l'astre nocturne sur les hommes. La lune ne fait pas seulement partie de notre imaginaire, son influence est inscrite dans nos cellules et nous ramène inexorablement à notre appartenance à un rythme universel.
La lune dans les mythes fondateurs de l'humanité
Dans toutes les cultures et religions, les astres instaurent un rythme. Cette scansion génère un mouvement dans l'univers, promesse de vie, contrairement à l'immobilité, contexte de mort et de néant.
«Que des luminaires apparaissent dans l'étendue des cieux pour séparer le jour et la nuit, et ils devront servir de signes pour les époques, les jours et les années... Et Dieu vit que cela était bon.» (Genèse, I:14, 4e jour de la création)
«L'alternance Yin/Yang des saisons est le fondement de la création. Ne voilà-t-il pas des mots forts, lourds de signification?» (Nei Jin Su Wen - le Traité de l'Empereur Jaune). Pour les taoïstes, les saisons sont rythmées par la lune.
«Dans la tradition védique, Chandra est le nom du dieu antique de la lune, surnommé le lumineux. Dans les représentations personnifiées Chandra est le symbole traditionnel des énergies mystérieuses vitalisantes de la nature.» (Gregorian Bivolaru)
Du mythe à la réalité
Le quotidien des hommes, du temps où l'électricité n'existait pas, ni les 35 heures, ni les rythmes artificiels créés de toute pièce par le monde moderne, était scandé par les différentes étapes de la lune. L'agriculture notamment, respectait un calendrier lunaire, que ce soit pour les semailles ou les récoltes.
La durée des cycles lunaires étant globalement la même que celle des cycles féminins, le sujet a donné lieu à toute une exégèse sur la question de la correspondance entre pleine lune et menstruations. S'il est évident que toutes les femmes d'une même latitude n'ont pas leurs règles le même jour, l'imaginaire n'a pas tardé, cependant, à associer la femme, la lune et la nuit, dans un mystère porteur d'une aura ténébreuse, qui fut lourd de conséquences pour les femmes durant des siècles. Conséquences parfois amusantes: la légende de la mayonnaise qui tourne si une femme indisposée la prépare. Conséquences parfois dramatiques: bon nombre de «sorcières» brûlées à cause de cet amalgame superstitieux entre sexe, nuit, lune noire et pleine lune.
Agressions, insomnies et accouchement, une légende autour de la pleine lune ?
Impossible de connaître le fin mot de l'histoire si l'on s'en tient aux «études» scientifiques. Les statistiques tendent à démontrer que toutes les légendes ne sont nées que de la superstition. Pourtant, en matière d'agressions et de violence et concernant les insomnies et le nombre des accouchements durant la pleine lune, les professionnels tiennent un tout autre discours: les maternités sont débordées les nuits de pleine lune, et les policiers sortent plus souvent en intervention. Pourquoi de telles contradictions?
Un article paru sur le site du National Geographic propose l'hypothèse d'une mémoire sélective. Lorsque des événements particuliers surviennent durant la pleine lune, nous les mémorisons mieux en associant la cause et l'effet. Par la suite, nous ne conserverions que les souvenirs qui soutiennent l'idée de l'influence lunaire sur les comportements.
Une réalité pourtant indéniable
Certaines observations découragent cependant les études les plus objectives et les hypothèses «rationalisantes». Telles ces manifestations observées sur les barrières de corail, ou sur le comportement des crabes rouges de l'île de Christmas. Que dire également des insomnies ou des nuits agitées des enfants qui n'ont aucune notion du calendrier, ou même de ces insomnies «collectives» constatées les lendemains de pleine lune, parmi des personnes qui ne se connaissaient pas la veille, et qui donc, n'ont pas pu avoir une influence quelconque les unes sur les autres?
La réponse se trouve peut-être dans une étude – fort heureusement scientifique – parue dans le quotidien Le Matin de Lausanne (11 février 2004), effectuée par un musée zoologique sur le comportement des animaux. Cette étude démontre qu'au cours des millénaires, les animaux ont adapté leur comportement en fonction de la lune et des marées, pour des raisons purement pratiques: plus de nourriture à marée basse, davantage de lumière pour chasser, etc. Des animaux (crustacés en l'occurrence) élevés en laboratoire, donc loin de leurs conditions naturelles de vie, réagissent pourtant de la même manière aux phases lunaires.
«Donc ces animaux sont clairement influencés par les cycles lunaires au point d’intégrer ces aspects dans leur patrimoine génétique et de les reproduire même lorsque les conditions, comme celles du laboratoire, ont radicalement changé», dit l'étude.
Pour éviter d'entrer «en religion» et de défendre un ésotérisme absolu, tout autant qu'un scientifisme obtus, on peut, à partir de cette étude réalisée par ces zoologues, imaginer que l'être humain possède lui aussi la mémoire ancestrale d'une ère où toute sa vie était conditionnée par la nourriture et la lumière. La pleine lune réveillerait alors chaque mois les souvenirs enfouis dans ses gènes d'un temps où l'homme devenait soit prédateur (violence et agressions) ou proie (insomnie et angoisse).
Cycles lunaires, restons dans le rythme...
Lutter contre l'insomnie, vouloir fixer artificiellement la date d'un accouchement, consiste à s'extraire de lois contre lesquelles on ne peut lutter qu'au détriment d'un certain équilibre. Le stress de l'insomnie est directement lié à un conditionnement, à une société qui assène que l'on doit dormir toutes les nuits de la même manière. Dès lors que l'insomnie est débarrassée de l'angoisse, elle peut se vivre de manière plus sereine, et être utilisée pour passer certaines heures de la nuit avec profit.
Si vos enfants sont énervés ces jours-là, prévoyez de plus longues sorties, des activités plus toniques, qui assouviront leur besoin de se défouler.
Mythes, légendes et sagesses populaires trouvent tous racine dans quelque vérité transcendante, dont le sens peut nous échapper, que ce soit d'un point de vue ésotérique ou scientifique. Le mieux est encore de se mettre au diapason.
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