Oligo-éléments: Diathèses de Ménétrier
C'est le docteur Ménétrier qui, le premier au siècle dernier - après 1930 -, à codifié cette thérapeutique :
— D'abord en procédant à une classification des grands types de malades selon leurs facteurs héréditaires et leurs antécédents familiaux, leur réceptivité ou leur résistance aux maladies, leur comportement physique, intellectuel et psychologique, les troubles auxquels ils sont sujets dans chacune des grandes fonctions de l'organisme. Sa classification distingue quatre grands types de terrains qu'il a baptisé "Diathèses", auquels s'ajoute le "Syndrome de désadaptation" qui n'est pas en lui-même une diathèse et qui peut soit s'ajouter à l'une d'elle déjà existante, soit orienter un sujet jusqu'alors sain vers telle ou telle diathèse pathologique à l'occasion d'une quelconque "agression" (par exemple physique d'origine microbienne ou psychique en rapport avec le stress).
— Ensuite, en déterminant, d'une part, les oligo-éléments simples ou associés susceptibles d'agir de façon générale sur chacun de ces terrains, d'autre part les oligo-éléments pouvant entrer en jeu pour réduire certains troubles spécifiques de telle ou telle grande fonction.
Voici d'abord les caractéristiques essentielles de ces quatre diathèses et du syndrome de désadaptation. Bien entendu, il ne s'agit ici que de schémas directeurs, mais qui vous permettront néanmoins de vous situer. On trouve souvent, en effet, dans la réalité des combinaisons plus complexes qui demandent de la part du médecin oligothérapeute finesse, doigté et jugement.
Les principaux oligo-élements utilisés en thérapeutique |
A chacune de ces diathèses et au syndrome de désadaptation prédemment décrits correspond un traitement de fond à base d'un oligo-élément ou de plusieurs en association (sous forme spécialisée prête à l'emploi), oligo-éléments qui peuvent être considérés comme les éléments basiques ou majeurs de l'oligothérapie :
— pour la diathèse I (allergique ou arthritique) c'est le manganèse ;
— pour la diathèse II (hyposthénique) c'est l'association manganèse-cuivre ;
— pour la diathèse III (dystonique) c'est l'association manganèse-cobalt ou manganèse-cuivre-cobalt ;
— pour la diathèse IV (anergique) c'est l'association cuivre-or-argent.
— pour le syndrome de désadaptation, c'est l'association zinc-cuivre ou zinc-nickel-cobalt.
Il faut savoir aussi que ces diathèses ne sont pas immuables et qu'elles peuvent évoluer dans le temps en fonction de nombreux facteurs. Ainsi, par exemple, un malade à l'origine "allergique ou arthritique" (diathèse I) peut devenir "hyposthénique" (diathèse II) après un surmenage intense accompagné de sous-alimentation, ou encore à la suite d'une infection microbienne. De même, un stress psychologique important peut transformer un "allergique ou arthritique" (diathèse I) ou un "hyposthénique" (diathèse II) en un "dystonique" (diathèse III) ou en un "anergique" (diathèse IV).
L'intérêt du traitement par les oligo-éléments est d'enrayer, si l'on peut dire, ces "dérapages" et de ramener le sujet vers sa diathèse d'origine, autrement dit vers son équilibre biologique. Il faut d'ailleurs veiller à ce qu'un traitement trop prolongé ne finisse par écarter du but souhaité, et entraîner le sujet vers une autre diathèse que la sienne, d'où la nécessité, dans ce type de traitement, de moduler la fréquence des prises d'oligo-éléments en fonction de l'amélioration progressive de l'état général. Il n'y a pas un oligo-élément (ou une association) qui soit bon une fois pour toutes, mais un équilibre à retrouver, et à conserver ensuite.
En dehors du manganèse et des associations d'oligo-éléments mentionnés ci-dessus, il en existe plusieurs autres (seuls ou en association) qui viennent compléter le traitement majeur du terrain avec un tropisme plus particulièrement dirigé vers une fonction ou un organe. C'est au naturopathe de déterminer lequel est le mieux adapté en fonction de la diathèse de son patient.