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Ventouse

  • Ventouses: Pose et effets

    Les ventouses régulent les flux de Qi et de sang. Elles contribuent à aspirer et éliminer des facteurs pathogènes externes comme le vent, le froid, l'humidité et la chaleur.

    Elles déplacent également le Qi et le sang et ouvrent les pores de la peau, facilitant l'extraction des pathogènes à travers la peau.
    Rien ne déplace plus rapidement le Qi et le sang que les ventouses. Dès le début de leur application, peut observer un mouvement de sang vers les cupules.

    Chez un patient carencé en énergie, ce mouvement sera lent et il sera beaucoup plus rapide si l'énergie abonde.
    Ce phénomène est facilement observable avec les cupules en plastique transparent. Les ventouses sont particulièrement efficaces quand le facteur pathogène se localise encore dans la surface énergétique superficielle externe de l'organisme, le niveau Wei Qi (défense-protection).

    Que ce soit le méridien choisi, les objectifs de traitement restent les mêmes, à savoir l'extraction des facteurs pathogènes de l'organisme et la restauration de la circulation du Qi, du sang et des liquides organiques, ce qui permet de recouvrer la santé.

    Effets sur la peau

    Le stimulus direct entraîne une augmentation de la circulation sanguine, élève la température cutanée et stimule le métabolisme dans les tissus cutanés.

    Il améliore le fonctionnement des glandes sudoripares et sébacées de la respiration cutanée et assure un apport suffisant de nutriments aux tissus.

    Objectifs : extraire le vieux sang stagnant de l'intérieur de la peau, ainsi que les substances vénéneuses de sa surface. Le traitement accélère la sécrétion de sels et de subsistance sébacée, et l'excrétion de l'eau.

    Il renforce le pouvoir de renouvellement de la peau et sa résistance à diverses atteintes.

    Effets sur les muscles

    L'aspiration à faible pression des ventouses stimule les vaisseaux capillaires sous-cutanés, ce qui active le fonctionnement des vaisseaux sanguins musculaires.

    Leur extension facilite l'écoulement du sang et à un effet remarquable sur une épaule ankylosée par exemple, en enlevant du sang congestionné.

    De plus, la circulation lymphatique est renforcée. Après le traitement, la peau est rayonnante du fait de l'augmentation de la température cutanée et des muscles, sous l'effet de l'augmentation du débit sanguin.

    Effets sur les articulations

    Les atteintes musculaires rhumatismales chroniques sont des affections pour lesquelles les ventouses sont efficaces.

    Dans ce cas, on concentre le traitement sur la zone articulaire concernée.

    Quand l'atteinte est modérée, une guérison quasi complète est envisageable, et cela est attribué à une amélioration de la circulation du sang dans l'articulation, de l'activité et de la sécrétion du liquide synovial.

    Des spasmes musculaires autour de l'articulation peuvent être levés.

    Effets sur les organes digestifs

    Comme le pouvoir de guérison naturelle tire son énergie essentiellement des organes digestifs, on met l'accent sur le traitement de l'estomac, de la rate et des intestins.

    Le pouvoir d'attraction d'une faible pression exercée sur le ventre stimule la partie interne des organes, leurs mouvements péristaltiques et la sécrétion des liquides digestifs, renforçant ainsi le pouvoir de sécrétion.

    Ce traitement a globalement des effets remarquables sur les atteintes gastro-entérites chroniques et sur la constipation. Il renforce également les muscles et les organes respiratoires.

    Beaucoup de patients ont faim après une application de ventouses dans la région abdominale. Les organes digestifs, notamment l'estomac et rate, sont considérés comme les plus importants en tant que moteur du corps humain.

    Effets généraux des ventouses

    La purification du sang

    Du fait de la traction exercée par la faible pression, le débit sanguin dans les artères et les veines augmente, mais dans le cas de ces dernières, on note des points de congestion locale qui apparaissent et disparaissent.

    La facilitation du débit sanguin est la caractéristique la plus importante de ce traitement. Il est très utile pour les artères indurées, les épaules raides, etc.

    Ce traitement augmenterait le nombre de globules rouges et blancs et rendrait alcalin ou neutre un sang acide. Le sang serait alors purifié.

    La stimulation du système nerveux

    Le traitement par ventouses stimule les nerfs sensitifs de la peau. Les effets inhibiteurs sur une douleur ne se cantonnent pas à la zone directement traitée, mais débordent sur les territoires des principaux nerfs concernés.

    Le traitement du dos porte principalement sur le niveau médian et les nerfs parasympathiques situés à côté. Leur stimulation à des effets favorables non seulement sur le système nerveux autonome lui-même, mais aussi sur plusieurs organes sous contrôle.

    Les ventouses sont, comme le massage, efficaces sur le syndrome dit de malaise général, avec des céphalées chroniques, les vertiges, une langueur, des épaules raides, une asthénie, etc. Ces troubles peuvent être dus à une anxiété, une inquiétude et une douleur corporelle.

    Les ventouses sont également efficaces contre des maladies comme l'hypertension artérielle, les névralgies et les rhumatismes.

    Les effets locaux généraux de ce traitement renforcent le pouvoir de guérison contre certaines maladies et, en association à des mesures diététiques et à une psychothérapie, peuvent guérir ou prévenir complètement la maladie.

    Le traitement par ventouses convient aux traitements des douleurs, aux syndromes Bi, aux maladies des systèmes digestifs, circulatoires et respiratoires, à certaines affections cutanées comme les furoncles et l'eczéma, aux attaques de vent (paralysie faciale), à la faiblesse musculaire, à l'hypertension artérielle et aux rhumes banaux.

  • Ventouses : Histoire à travers les siècles

    Les ventouses ont été utilisées depuis des temps immémoriaux, un peu partout le monde. Les premières ont vraisemblablement été confectionnées à partir de cornes animales évidées, à l'intérieur desquelles on allumait du feu afin de pouvoir créer un vide d'air et provoquer ainsi une aspiration.

    Elles servaient, à l'époque, à aspirer le pus et le sang dans le traitement des furoncles.

    Une autre technique empirique consistait à encouper la pointe et, dans ce cas, le praticien aspirait avec sa bouche pour créer le vide d'air. Et seule la longueur de la corne lui servait de protection…

    Par la suite, elles ont été utilisées comme méthode d'appoint en chirurgie traditionnelle chinoise, et elles se sont avérées efficaces de nombreuses autres applications. Elles ont finalement été reconnues comme méthode thérapeutique spécifique. La corne a été remplacée par du bambou, puis de la céramique ou du verre.

    Un dicton chinois dit que : « acupression et ventouses soignent plus de la moitié des maladies ».

    En Chine

    C'est dans le Bo Shu (livre ancien écrit sur la soie), découvert dans une tombe ancienne de la dynastie Han, qu'on trouve les plus anciens écrits de l'emploi des ventouses.

    Des cas de traitement de la tuberculose ont été rapportés dans le Weitaimiyao en 755 après Jésus-Christ. Après plusieurs centaines d'années d'accumulation d'expérience clinique, les applications du traitement par ventouses sont devenues de plus en plus vastes.

    Un grand nombre des écrits de l'époque seront détruits lors des nombreux autodafés qui ont ponctué l'histoire de ce pays.

    En Égypte ancienne

    Les Égyptiens anciens ont été les premiers à utiliser les ventouses de manière systématique.

    Le papyrus Ebers, que l'on pense le plus ancien texte de médecine, écrits aux alentours de 1550 ans avant Jésus-Christ en Égypte, décrit les saignées par ventouses dans le but « d'éliminer les substances étrangères de l'organisme ».

    On retrouve d'ailleurs à l'entrée d'une tombe égyptienne à Louxor la représentation des ventouses gravée dans la pierre.

    Chez les Égyptiens, qui introduisirent ensuite les saignées en Grèce, la pose de ventouses est le remède habituel contre pratiquement toutes les maladies, et ils ne doutaient pas de l'avoir héritée des plus anciennes nations orientales, dont ils avaient tiré tout leur savoir.

    On retrouve dans leurs écrits la description des metu (Méridiens) qui permettent la circulation de l'énergie, gage de bonne santé. Le singulier de metu est met. Les incendies qui ravagèrent à deux reprises la grande bibliothèque d'Alexandrie d'Égypte sont considérés par les érudits comme une catastrophe mondiale : plus de 80 % des archives des civilisations les plus cultivées du Moyen-Orient sont perdues à jamais.

    En Grèce antique

    Hippocrate (460-377 avant Jésus-Christ), considéré comme le père de la médecine, était notamment un ardent défenseur des ventouses, essentiellement avec saignement.

    D'après ses travaux, il apparaîtrait que de très grosses ventouses auraient été utilisées par les plus anciens médecins grecs pour la réduction des luxations vertébrales, en se fondant sur l'hypothèse selon laquelle « les os qui étaient enfoncés à l'intérieur pouvaient être ramenés en bonne place par l'aspiration des ventouses ».

    Non seulement les ventouses, mais les principes de base ressemblant singulièrement aux fondements de la médecine chinoise étaient acceptés, voire reconnus par Hippocrate, tels les méridiens qu'il appelle phlebs.

    Cette pratique existait également dans les anciennes civilisations d'autres pays, et même dans les tribus de certains sauvages incultes.

    On en retrouve les traces parmi les populations natives d'Amérique, les Hottentots, les hindous les habitants des îles du sud-est et de la nouvelle Hollande, les Japonais et les chinois, sans que l'origine exacte n'ait été clairement démontrée.

    En Inde ancienne

    Au XVe siècle avant Jésus-Christ, Chakara Samitha a décrit un système de voies « nadis » sur le corps, qui transporte le « rasa » (liquide vital), qui relie l'ensemble du corps à partir du nombril. La traduction chinoise de « nadis » est directement et sans détour « méridiens ».

    En Amérique du Sud

    La médecine Maya, par ailleurs, ressemble beaucoup à la médecine chinoise. Ce qui diffère de la théorie Yin-Yang est chez les Mayas, le dualisme Froid-Chaud.

    Sur leurs « canaux à vent », 50 points thérapeutiques sont éparpillés, qui ont un emplacement et des indications thérapeutiques identiques à celles de la médecine chinoise. Les méthodes thérapeutiques utilisées étaient l'acupuncture, la saignée, le massage, la moxibustion, la pose de ventouses, etc.

    En Asie

    Les Turcs Ottomans utilisaient eux aussi régulièrement les ventouses dans les Hammams, c'est dire s'ils étaient d'usage commun !

    En Europe

    Au Vème siècle, les invasions barbares mettent un terme à tous les arts utiles et intellectuels, y compris la médecine. Ce n'est qu'au IXème siècle qu'on retrouve les traces de l'usage des ventouses chez les Arabes en Espagne, où cette tradition va à nouveau s'épanouir pendant 300 ans. Les Espagnols ayant établi une correspondance médicale avec l'Italie, ce pays devient le principal centre de la médecine médicale. « En 1683, Bellini, un médecin italien renommé, a privilégié la pose sèche des ventouses ».

    Les médecins européens et américains ont employé les ventouses avec saignement pour traiter de nombreuses affections jusqu'à la fin des années 1860.

    Celle-ci sont alors délaissées au profit des ventouses sèches, qu'on utilise soit de manière révulsive, c'est-à-dire à distance pour éliminer un excès de sang dans la zone affectée, soit de manière dérivative, plus à proximité.

    Un poseur de ventouses de l'époque concluait ainsi : « la révultion n'est qu'une dérivation en un point distant » !

    Le débat était lancé, qui a animé les polémiques pendant de nombreuses années.

    C'est au début du XXe siècle que l'usage des ventouses se perd en Europe et en Amérique, alors qu'il reste courant en Turquie, en Grèce, et bien sûr en Chine.

    De nos jours, nous constatons un regain d'intérêt pour les médecines dites alternatives : homéopathie, réflexologie, chiropractie, ostéopathie, massage, acupuncture, Tui Na. Des formations de qualité sont organisées, avec des textes permettant une auto évaluation.

    Il est clairement établi que le traitement par ventouses, enseigné et utilisé correctement en tant que tel ou parallèlement à diverses thérapies par le toucher, peuvent influencer positivement et accélérer le processus de guérison naturelle du corps.