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Les traitements "alternatifs" contre le cancer. Sont-il non prouvés ou bien réfutés ? (suite)

Burzynski et les antinéoplastons

Stanislaw Burzynski s'occupe de patients dans une clinique privée ayant recours à ce qu'il appelle des antinéoplastons : des mixtures de peptides, d'acides aminés et d'autres substances organiques simples supposées stimuler les défenses naturelles du corps contre le cancer. Bien qu'il ait publié plusieurs études lui-même, elles restent plutôt obscures.

Une expérience en Phase II sur les gliomes, conduite sous les auspices du National Cancer Institute s'arrêta à cause d'une pauvre accumulation de preuves, et après que Burzynski ait échoué à s'entendre avec les enquêteurs sur un possible développement des critères d'éligibilité. Neuf patients furent étudiés, dont six pouvaient fournir une réaction évaluable. Il n'y avait aucune réaction objective au traitement, et tous les six montrèrent une progression de leurs tumeurs après le traitement sur une durée comprise entre 16 et 66 jours.

Le temps moyen de l'échec du traitement (progression ou interruption due à la toxicité) était de 29 jours. Les neuf patients décédèrent avant que l'étude soit menée à son terme, tous sauf un moururent à cause de la progression de leur tumeur. Bien que les auteurs de l'article affirmèrent que ce petit échantillon empêche toute "conclusion définitive", les résultats sur les patients de l'étude sont évidemment extrêmement décevants et parlants.

Le Chaparral

Les extraits de chaparral, un arbuste du désert, étaient utilisés comme panacée polyvalente par les guérisseurs américains indigènes. C'est devenu un médicament anti-cancer populaire au 20° siècle, en partie sur la base de théories selon lesquelles il serait capable d'éliminer les "toxines" causant le cancer du foie ou du pancréas. S'ensuivait une présentation d'un cas d'un homme de 87 ans ayant "vécu" une régression d'un mélanome facial après un traitement au chaparral.

Smart et al. rassemblèrent des cas de patients avec des cancers avancés pour une étude sur le chaparral. Seulement trois des 44 patients, sujets de l'analyse qui étaient évalués, virent une régression de leurs tumeurs, bien que ce ne fut pas généreusement (une réduction de la taille de la tumeur de 25%), un des patients a eu une réaction seulement 10 jours plus tard.

Ce faible taux de réponse poussèrent les auteurs à se prononcer contre le recours du chaparral en tant que traitement contre le cancer.

Le sulfate d'hydrazine

Bien que le sulfate d'hydrazine soit un médicament synthétique, il entre dans la catégorie car il est consommé par des patients atteints de cancers comme thérapie alternative, et parce qu'il repose sur des concepts thérapeutiques allant à l'opposé des autres médicaments validés et autorisés contre le cancer. Plusieurs essais cliniques semblaient indiquer un possible bénéfice du sulfate d'hydrazine. Chlebowski et al. étudièrent 65 patients randomisés, ayant des cellules cancéreuses afin de leur donner du sulfate d'hydrazine en plus d'une chimiothérapie, ou une chimiothérapie seule.

L'ensemble des patients ayant survécu aux traitements n'était pas significativement plus haut dans le groupe de ceux ayant reçu le sulfate (médian de 292 contre 197 jours, p=0.11). Il y avait par contre des différences statistiquement significatives en ce qui concerne des points finaux secondaires, comme celui de l'assimilation de calories, mais pas d'autres comme une prise de poids.

Sur la base de cette tendance à l'augmentation de l'espérance de vie constatée dans cette étude, trois études, contre placebo, ont été conduites pour déterminer si le sulfate d'hydrazine pouvait réellement améliorer la qualité ou la durée de la vie.

Les études comprenaient, respectivement, 243 patients pour lesquels il avait été récemment diagnostiqué des cellules cancéreuses au poumon, traités par étoposide et cisplatine, 128 patients atteints d'un cancer colorectal ne bénéficiant d'aucune autre thérapie oncologique, et 291 patients recevant du cisplatine et du vinblastine pour traiter des cellules cancéreuses au poumon.

Le sulfate d'hydrazine n'a amélioré la durée de vie dans aucune des études. Les courbes de vie étaient essentiellement imbriquées dans les deux essais de cancer du poumon, l'essai avec les patients atteints de cancer colorectal fut arrêté rapidement à cause des importants taux de décès dans le groupe recevant l'hydrazine (P=0.034).

Le nombre de personnes ayant survécu est resté relativement pauvre dans les trois études, avec plus de 90% de patients décédés un à deux ans plus tard.

Les thérapies métaboliques 

Gerson et Gonzales

Les thérapies alternatives contre le cancer sont souvent pratiquées au Mexique, là-bas les cliniques pouvent échapper à la réglementation en vigueur aux USA. De nombreuses cliniques mexicaines, y compris celles fondées par le médecin allemand Max Gerson, proposent des thérapies métaboliques. Le traitement repose sur la croyance que le cancer est un symptôme d'accumulation de toxines. Une "désintoxication" est alors nécessaire et primordiale, impliquant des lavements au café ou du côlon, des régimes spéciaux, des jus crus, des enzymes et des suppléments.

Une étude rétrospective de patients atteints de mélanomes, traités dans une clinique Gerson, conduite par des médecins travaillant dans la clinique, a conclu que l'espérance de vie à 5 ans de patients ayant été traités par la thérapie Gerson, était plus importante que celles rapportées par d'autres études. Cette analyse était faussée par les analyses des sous-groupes (les hommes avaient des pourcentages de survie exceptionnellement élevés), l'utilisation de comparaisons non ajustées de contrôles non randomisés, et les exclusions (40% des patients sous la thérapie Gerson ont été exclus de l'analyse).

En réponse aux critiques, les auteurs acceptèrent le fait qu'une étude non randomisée, telle que celle publiée, n'apportait pas de preuves irréfutables d'un effet du traitement. Un résultat plus prometteur a été rapporté d'une étude sur 11 patients touchés par un cancer du pancréas traités par Nicholas Gonzales, un médecin pratiquant à New York, qui a recours à des régimes métaboliques incluant des enzymes pancréatiques. Gonzales rapporta 81% de taux de survie à un an et 45% sur 2 ans et déclarait que de tels résultats étaient de loin supérieurs à la moyenne nationale.

L'étude était petite est manifestement encline à de nombreux biais. Non seulement la comparaison avec des moyennes nationales est inadaptée, mais les principaux résultats reposent sur une sélection de patients, 12 patients qui ne se conformaient pas au traitement ont été exclus de l'analyse.

Néanmoins, les résultats généralement positifs rapportés par Gonzales suffisaient à mettre en place une étude du NIH en cours.

L'étude Risberg

En 1992, Risberg et ses collègues examinèrent près de 1000 Norvégiens touchés par un cancer et ayant recours à un traitement alternatif contre le cancer. Leur but initial était de déterminer la fréquence et les déterminants de l'utilisation des thérapies alternatives. Les enquêteurs réalisèrent plus tard qu'il serait possible de rattacher leurs données au registre des statistiques Norvégiennes pour obtenir des informations sur l'espérance de vie.

Ils trouvèrent que le recours aux médecines alternatives s'associait avec une espérance de vie très pauvre. 79% des utilisateurs de médecine alternative décédèrent pendant l'étude, à comparer aux 65% de non utilisateurs. Cette analyse a stupéfié par le pauvre état clinique des utilisateurs à l'époque de l'enquête. Comme on pouvait s'y attendre, un patient atteint d'un cancer débutant et traitable sera moins enclin à se tourner vers une cure alternative qu'un patient avec une maladie bien avancée, à qui il reste peu d'options de traitement possibles.

Il y avait une tendance, chez les utilisateurs de médecines alternatives, à avoir une espérance de vie plus courte. Les auteurs présumaient que l'espérance de vie plus courte pouvait être expliquée par "une perception correcte par les patients de la gravité de leur maladie".

Quelle que soit l'explication, l'étude n'a jamais fait la preuve que le recours à la médecine alternative améliorait l'espérance de vie.

La psychothérapie pour guérir du cancer

La théorie selon laquelle un état mental modifié peut affecter le cours d'un cancer a été popularisé par des auteurs comme Bernie Siegel et Deepak Chopra. Dans leurs bouquins visant le grand public, ces auteurs font des déclarations péremptoires selon lesquelles les patients pourraient "contrôler le cours du cancer en utilisant la pensée", ou en devenant un "patient exceptionnel" les patients pourraient développer une volonté de vivre très forte et ainsi vaincre leur cancer.

D'autres affirmations sont faites par des auteurs comme Louise Hay, qui propose que l'état psychologique est un facteur causal important. Hay, par exemple, déclare que les "causes probables" du cancer comprennent "les blessures profondes, le ressentiment de longue durée (...) la peine qui ronge progressivement, la haine récurrente."

Le programme de Bernie Siegel, pour les patients atteints de cancer, a été évalué lors d'une étude. Trente quatre femmes ayant un cancer du sein, se soignant par ce programme, ont été comparées avec des patients comparables identifiés. Un suivi sur 10 ans ne montra aucune différence pour ce qui est de l'espérance de vie entre les deux groupes, avec approximativement 40% des patients dans les deux groupes toujours en vie à la fin de l'étude.

Plusieurs études, cependant, semblaient montrer des bénéfices chez les patients recevant un traitement psychologique. A la fin des années 1970, David Spiegel mena une étude randomisée visant à examiner les effets d'un groupe de soutien psychosocial sur la qualité de la vie et les symptômes chez des femmes souffrant de cancer du sein métastatique.

Comme toute analyse post hoc, les enquêteurs regardèrent les différences de temps de vie et rapportèrent une prolongation statistiquement significative de l'espérance de vie dans le groupe recevant le support psychosocial. Cette étude a été publiée et fréquemment citée, une recherche dans Science Citation Index de novembre 2003 fait état de 800 citations pour l'étude Spiegel (étrangement, l'étude négative n'a été citée que 65 fois).

Il a rarement été mentionné que l'analyse des durées de vie n'était pas prévue et que, en tant que tel, elle devrait être considérée comme une hypothèse provoquée. Un essai randomisé postérieur ne trouva aucun impact du traitement psychosocial sur la survie mais il a été critiqué par Spiegel comme une "mauvaise reproduction", essentiellement pour la raison que l'intervention était différente entre les études. Une étude par Goodwin et al. ne peut être critiquée pour les raisons identiques. Spiegel a été impliqué dans le processus et la formation des individus fournissant le traitement psychosocial, il jouait en outre un rôle de premier plan dans toute l'expérience de manière générale.

Dans cette étude, 235 femmes souffrant de métastases cancéreuses au sein, furent réparties au hasard dans des groupes pour une thérapie de groupe hebdomadaire ou des soins normaux. Bien que, comme attendu, le groupe support ait tiré des bénéfices en ce qui concerne la douleur et l'humeur, il n'y avait aucune différence pour ce qui était de leur espérance de vie.

Le temps de survie médian était proche de 18 mois dans les deux groupes.

Discussion

Il y a un intérêt croissant de la part des oncologues pour les thérapies alternatives. Pourtant, il est important de faire une distinction entre les thérapies complémentaires utilisées à côté de la médecine conventionnelle pour ce qui est des symptômes et de la qualité de la vie, et les thérapies alternatives qui sont utilisées à la place des thérapies oncologiques dans le but de traiter le cancer.

Lorsque ces cures contre le cancer ont été testées, elles ont généralement montré leur inefficacité. Ceci dit, un nombre extraordinaire de différentes sortes de cures alternatives contre le cancer ont été décrites, et seule une minorité est passée par les essais cliniques.

Que devrions-nous donc croire au sujet des thérapies alternatives qui devrait néanmoins être évalué ?

Je répondrai qu'il ne faut pas être agnostique en l'absence d'essais cliniques, d'autres preuves peuvent être utilisées pour parvenir à des conclusions raisonnables mais temporaires. Par exemple, il serait rationnel d'avoir davantage foi dans une nouvelle thérapie pour laquelle il y a une bonne compréhension du mécanisme, des études sur les cellules et des données animales prometteuses, que dans une thérapie alternative reposant entièrement sur des notions fantaisistes n'ayant aucune efficacité ni aucune preuve du tout.

Il n'est pas facile d'évaluer les thérapies alternatives.

Les cliniques qui leur sont consacrées possèdent souvent une pauvre documentation. Celle Di Bella par exemple, n'enregistre les traitements que pour seulement la moitié de ses patients atteints de cancer. Les relations entre les enquêteurs et les praticiens ont souvent été tendues, en partie parce que les praticiens sont généralement méfiants envers les motivations des enquêteurs. En effet, il est remarquable que la réaction typique de la communauté médicale alternative face aux résultats négatifs a été de prendre ces derniers simplement comme une preuve de biais existants chez les chercheurs conventionnels. Dans plusieurs cas, ceci s'est même traduit en accusations de suppression délibérée ou de falsification de données.

Le motif généralement donné est que les chercheurs chercheraient à protéger les intérêts de l'industrie pharmaceutique, menacés qu'ils seraient s'il arrivait aux oreilles du monde entier qu'une thérapie alternative contre le cancer très peu chère, existait.

Il y a aussi des problèmes méthodologiques inhérents à la recherche sur les thérapies alternatives. Les traitements alternatifs contre le cancer, visant à renforcer la réaction du corps face aux agressions du cancer, ne devraient pas s'attendre à provoquer une rapide régression des tumeurs requis par le modèle de Phase II avec réaction finale.

Les modèles de phase II, qui mesurent la durée de vie, sont communs mais nécessitent des comparaisons implicites ou explicites ouvertes à la critique. Des essais randomisés réclament des patients disposés à accepter des choix de traitement déterminés par le hasard. Ceci devient problématique si les choix de traitement sont très différents, comme la chimiothérapie contre un régime diététique. En effet, l'étude de phase III sur les thérapies métaboliques contre chimiothérapie a changé de modèle, passant de randomisé en non randomisé, à cause du manque de patients ayant accepté de voir leurs traitements choisis au hasard.

Les thérapies complémentaires, pour ce qui est des symptômes relatifs au cancer, ne font pas partie de cet examen critique. Il y a quelques pistes suggérant que des thérapies comme l'hypnose, la relaxation, les massages, la musicothérapie et l'acupuncture (bien que ces études posent de sérieux problèmes de méthodologie et de reproduction) peuvent être, dans une certaine mesure, efficaces pour soulager des symptômes.

Cette revue n'inclut pas non plus la plupart des traitements botaniques contre le cancer. Ceci vient du fait que, tout comme la pharmacologie anticancéreuse conventionnelle, la plupart des produits végétaux sont censés agir soit par cytotoxicité ou par immunomodulation.

Tandis que la meilleure preuve suggère que certains produits populaires à base de plantes, comme le guisont complètement inefficaces contre le cancer, il y a des preuves que d'autres, comme le lycope ou le polysaccharide K (PSK) tiré du Coriolus versicolore peuvent être bénéfiques. En outre, le mécanisme d'action de plusieurs végétaux anti-cancer a été élucidé, menant vers un développement rationnel de combinaisons avec des agents conventionnels.

Par exemple, le PSK et des végétaux contenant du glucane-ß, qui ont montré favoriser une immunité anti-tumorale en activant les récepteurs complémentaires 3. Ceci suggère qu'ils puissent agir synergiquement avec des anticorps thérapeutiques tels que le trastuzumab ou le rituximab, un effet a été démontré sur des souris.

L'association de la connaissance biomédicale dans le développement thérapeutique de végétaux anticancers populaire est un grand espoir.

Les thérapies alternatives contre le cancer, qui ont abandonné la connaissance biomédicale, par exemple, en essayant de traiter des carences inexistantes de vitamines, ont montré leur totale inefficacité et leur absence de bénéfices.

Le label "non prouvé" est inapproprié pour de telles thérapies. Il est temps d'affirmer que la plupart de ces thérapies ont été "réfutées".

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