Au début, il procède lui-même à la cueillette des plantes et parcourt les villages à dos de mulet pour les vendre. Sa carrière prend un tour nouveau lorsqu’il s’installe à Marseille en 1815 où il ouvre une échoppe d’herbes et de plantes médicinales à deux pas de la Canebière. La proximité du port l’incite à s’approvisionner en plantes exotiques, en aromates et en épices provenant d’Asie, du Moyen-Orient, d’Amérique.
L’harpagophytum, le lapacho, l’échinacée, la maca mais aussi la cannelle, la badiane et le clou de girofle prennent place auprès de ses plantes alpines. Il élargit ainsi ses connaissances phytothérapiques, compose de nouvelles recettes. Ainsi naît sa tisane de longue vie élaborée à partir de neuf plantes : boldo, centaurée, marrube blanc, sauge, houblon, camomille romaine, orange amère, cassis, absinthe.
Toutes ces plantes, à l’exception de l’absinthe, ont le même tropisme hépatique. Et quand le foie fonctionne bien, on digère et on assimile bien, avait constaté le Père Blaize pour qui ces fonctions digestives étaient le gage d’une longue vie.
Aujourd’hui, les Marseillais connaissent toujours très bien le 4 de la rue Méolan, l’adresse de l’herboristerie du Père Blaize, une institution !
La sixième génération de Blaize est aux commandes et l’officine n’a pas changé. La façade de bois, le comptoir poli par les ans comme un banc de confessionnal, les casiers d’herbes patinés à force de manipulations, les bocaux anciens sur les étagères… et le portrait du Père Blaize qui trône au beau milieu de cette herboristerie où se mêlent les senteurs de quelques 600 plantes.
Gageons que les tisanes créées par cette famille d’herboristes ont encore de beaux jours devant elles.

Livre: Les herbes du père Blaize.... (Achat en ligne, cliquez sur l'image ci-dessus).