Bégaiement
Emotion repoussée
Des exemples
1. Je bégaye presque toujours quand je parle.
2. Dans les situations corsées, je me mets à bégayer.
3. J'étais si furieuse que je me suis mise à bégayer.
Qu'est-ce que le bégaiement ?
Le bégaiement est un problème d'élocution qui se manifeste par une hésitation à prononcer et la répétition involontaire de certaines syllabes. La difficulté d'élocution s'explique mécaniquement par une tension des cordes vocales.
Le bégaiement est un problème d'origine psychologique. La crispation des cordes vocales est une contraction pour réprimer une expérience émotionnelle, comme le sont plusieurs tensions corporelles.
Une réaction psychosomatique se produit généralement dans une région du corps présentant une faiblesse. Les personne dont la tension se loge aux cordes vocales présentent-elles une vulnérabilité à cet endroit? L'état des connaissances sur cette question n'est pas assez avancé pour répondre clairement. La contraction à répétition a-t-elle suscité une tension neuromusculaire chronique? C'est une hypothèse plausible puisque ce type de tensions peut se trouver dans d'autres parties du corps chez les individus qui ont une propension à la rétention émotionnelle.
À quoi sert le bégaiement?
Le bégaiement est un signe de retenue émotionnelle. De façon involontaire, j'exerce continuellement un contrôle sur ce qui "sort" de moi. C'est le cas dans le premier exemple.
Pourquoi en est-il ainsi? Parce que je n'ai pas encore acquis la sécurité nécessaire pour être moi-même. Par exemple, jeune enfant mon père me pinçait ou me serrait très vigoureusement le bras si je m'excitais un tant soit peu. À répétition, j'ai donc reçu le message de contrôler mes ébats et je l'ai fait. Avec le temps, j'ai interprété ce message comme l'obligation de contenir tout ce que je suis.
On remarque d'ailleurs qu'en tant que bègue j'aie une allocution parfaite lorsque je joue un rôle ou fais une imitation. Dans ce cas, je puis "être" librement, car je ne suis pas moi. Le risque d'être jugé, puni ou rejeté à cause de ce que j'ai dit est nul. À l'opposé, on constate que je bégaie dans une situation où j'ai à me compromettre. Dans ce cas, le risque d'être moi-même est entier. Je bégaie parce que je suis ambivalent à assumer ce que je laisse sortir de moi. Ou encore, je bégaie parce que je me retiens d'exprimer ce que je pense ou ce que je vis.
Il arrive d'ailleurs que des personnes qui ne sont pas des bègues se mettent à buter sur des mots lorsqu'elles retiennent en partie ce qu'elles expriment (exemple 3). Je suis tellement en colère que je n'ose m'y laisser aller. Je me contiens tant que j'hésite entre les mots ou les syllabes alors que d'autre mots sortent de façon accélérée ou saccadée. Mon langage traduit alors les forces opposées qui s'exercent en moi: m'exprimer mais ne pas m'exprimer.